Si l’on doit changer le genre des « Nouvelles aventures d’Aladin », le genre d’épouvante semble être le mieux convenu car aucun film sorti cette année n’aura été aussi consternant que celui-ci.
À la veille de Noël, Sam et son meilleur pote Khalid se déguisent en Père-Noël afin de dérober tout ce qu’ils peuvent aux Galeries Lafayette. Mais Sam est rapidement coincé par des enfants et doit leur raconter une histoire… l’histoire d’Aladin… enfin Sa version. Dans la peau d’Aladin, Sam commence alors un voyage au coeur de Bagdad, ville aux mille et une richesses… Hélas derrière le folklore, le peuple subit la tyrannie du terrible Vizir connu pour sa férocité et son haleine douteuse. Aladin le jeune voleur, aidé de son Génie, pourra-t il déjouer les plans diaboliques du Vizir, sauver Khalid et conquérir le coeur de la Princesse Shallia ? En fait oui, mais on ne va pas vous mentir, ça ne va pas être facile !
Effectivement, il n’a pas été facile de suivre cette relecture vulgaire du conte d’Aladdin. Comme il n’a pas été facile non plus d’en écrire une critique tant il n’y a rien à dire face à autant de vide. On ne peut pas reprocher au film d’Arthur Benzaquem l’idée de revisiter un conte phare de manière décalé. Mais quand on se rapproche plus d’un humour TF1 que de l’humour d’un Alain Chabat, cela pose problème.
En plus d’être un long prétexte pour voir Kev Adams et ses copains (Cyril Hanouna, La Fouine, Eric Judor ou encore Jean-Paul Rouve) s’éclater à faire des blagues lourdes à la limite du racisme et de l’homophobie, le film essaie tant bien que mal à séduire un large public, que ce soit les enfants ou bien les jeunes adultes, mais il n’est pas sûr que cela risque de plaire tant les deux registres ne fonctionnent pas ensemble. Dans une histoire touchante censée plaire aux enfants s’accumulent une successions de blagues crétines mais difficiles à comprendre pour ce public. Un exemple parmi tant d’autres : Le personnage d’Aladdin, joué par Kev Adams, s’interroge sur le comportement lourdement stéréotypée d’un personnage en lui demandant si il ne faisait pas parti de la « Jaquette volante ». En plus du fait que ce soit vulgaire et agaçant, est-ce qu’un enfant va réellement comprendre cette blague ?
Là où une production française comme « Mission Cléopâtre » va réussir à être intemporel à travers des dialogues cultes et des références pour toutes les générations, le long-métrage d’Arthur Benzaquem met à l’écran des références idiotes et lourdes, tel un placement de produit honteux pour une célèbre marque de fast-food ou bien une référence ratée à une célèbre saga vers la fin du film.
« Les Nouvelles Aventures d’Aladin » fait parti de ces films honteux, entachant la réputation du cinéma populaire français. Dérivant plus du produit que d’un objet filmique, le film n’apporte aucune sincérité à part celle de véhiculer un humour lourd et sans réel propos. L’absence de mise-en-scène est visible, les guests apparaissent sans être intéressants et l’histoire traîne constamment en longueur.
Si vous voulez voir un véritable blockbuster décalé du même genre, installez vous dans votre canapé en regardant un film de Mel Brooks ou d’Alain Chabat plutôt que ce qui risque d’être le pire film de l’année 2015.
https://lesbrouillonsducinema.wordpress.com/2015/10/12/critique-les-nouvelles-aventures-desastreuses-daladdin/