Plus les années passent et plus le cinéma est en train de mourir à petit feu. Tué à grands coups de remakes inutiles, de films reconvertis en 3D, de motion-capture etc... Et Ari Folman, réalisateur de "Valse avec Bachir", va le montrer à travers cette fable animée et bouleversante qu'est "Le Congrès".
"Le Congrès" raconte l'histoire de l'actrice, en déclin, Robin Wright (qui joue son propre rôle). Elle va se voir proposer par les studios "Miramount", un contrat qui va lui rapporter beaucoup d'argent QUE si elle accepte de numériser son corps et de ne plus jamais jouer de sa vie. La numérisation de son corps et de ses émotions vont permette aux studios de faire des tas de films seulement à partir des acteurs numérisés. L'actrice, réticente au début, finit par accepter... Je ne peux pas vraiment en dire plus, puisque ce serait vous gâcher le scénario.
Le concept m'est paru très alléchant, puis j'ai été très enthousiaste en voyant la magnifique bande-annonce du film. C'est donc en ce jour du Mercredi 03 Juillet, date de sortie du film, que je me rends pour la première fois au "Métropole" pour voir si le long-métrage valait vraiment le coup.
Et bien oui ! "Le Congrès" est une véritable réussite, c'est une fable prophétique et magnifique sur un cinéma qui se meurt. Cette critique que Folman exprime envers le cinéma, on la voit surtout lors de la première partie du film, lors de la chute de Robin, on a des nombreuses répliques cinglantes concernant le cinéma d'aujourd'hui (dont une assez terrible mais vraie sur "Le Seigneur des Anneaux", par exemple) puis l'idée de base est exterminatrice contre le travail d'acteur. Adieu préparation dans les rôles, performance vocale ou physique, maintenant, tout se fait par ordinateur et cela tue l'actrice. Il n'y a qu'à voir ce qui arrive à la carrière de Robin ensuite... La deuxième partie du film, elle, se veut plus philosophique qu'autre chose, en imposant des problématiques tels que "Faut-il s'évader dans le rêve ?", par exemple, tout en conservant cette critique envers les gros studios qui deviennent de plus en plus dangereux. D'ailleurs, à propos de critiques, Folman livre à un moment du film, une critique totalement démente envers Apple et Steve Jobs, avec un personnage, probablement né d'une union entre Jobs et Conan O'Brien, qui annonce, lors d'une grande conférence digne de celles d'Apple, un des produits qui va couler le monde à sa perte. La critique est assez simple mais puissante ! Et pendant tout le film, Folman va mener cette critique, tout en rendant hommage au cinéma (Kubrick, caricature de Tom Cruise etc...). L'animation du film est magnifique, on est emerveillé devant cet univers coloré bien que dangereux. Les acteurs sont plutôt bons, que ce soit Robin Wright, pleine d'auto-dérision et bouleversante à la fois, Harvey Keitel, magnifique en manager amoureux ou bien Danny Hudson, génial en patron malfaisant et véreux.
Enfin bref, "Le Congrès", c'est le film à voir en ce moment ! Au lieu de voir Brad Pitt en train de buter du zombies...