Le film prend place dans un exotique Bagdad au XIème siècle, tourné sur de magnifiques fonds verts, avec comme protagoniste, un Kev Adams ayant une forte pilosité. Etant donné qu'il est un assez bon acteur (drôle ou non, cela reste à voir), on est en droit d'attendre un long métrage de qualité, ou tout au moins acceptable.
Malheureusement, avec à la réalisation un Arthur Benzaquen qui semble maudit quant aux notes des films auxquels il participe, ce film aurait pu être une réussite, non pas sur le plan commercial, mais plutôt sur les plans intellectuels et techniques. Scénarisé par Daive Cohen, qui avait déjà permis à K. Adams de se produire sur grand écran grâce à Fiston en 2013, Les Nouvelles Aventures d'Aladin nous offre un très large panel d'émotion pendant la durée du film (soit disant passant, une comédie d'1h45 sur une adaptation d'un dessin animé vieux de 23 ans, ça sent déjà un peu le pâté...). Je me suis senti nombre de fois mal à l'aise dans la salle ; la salle étant pliée en deux dès lors qu'un des acteurs sortait une blague du niveau dit des "blagues Carambars", alors que je cherchais toujours la raison de leur hilarité soudaine. Heureusement, j'ai pu (et avec grand "plaisir") éclater intérieurement de rire à chaque effet spécial façon "Wax" pour Windows : on pouvait presque voir, sur ces scènes là, les raccords, les retouches, et tout ce qui a été ajouté ou effacé.
Mais mon allégresse venait aussi des très nombreux anachronismes. Drôles au début, puis amusants, et de plus en plus "lourds" et exaspérants. Une adaptation doit être certes modernisée, mais ne doit pas tomber dans l'excès ou le cliché (à moins que cela ne soit l'effet recherché... -_-"). On peut (et on doit) aussi rajouter à cela les références aux films célèbres. La seule que mon cerveau ai bien daigné retenir est la révélation la plus bouleversante de l'Histoire : le fameux "Je suis ton père". C'est une réplique relativement cinglante et peut-être même amusante bien que surprenante dans le contexte historique global du film. L'effet produit est la surprise, puis le rire. Mais une recette qui marche ne mérite pas nécessairement d'être ré-utilisée, a fortiori si c'est pour la placer dès que l'occasion s'en présente ; c'est pourquoi, utilisée 4 ou 5 fois, l'effet produit est l'inverse de celui recherché : un déplaisir, presque une déception, qui lasse le spectateur averti, et le laisse sur sa faim.
Pour revenir sur l'histoire en elle même... Elle est relativement bateau : notamment l'histoire du "frère jumeau, miraculeusement médecin et qui passait heureusement par là pour sauver Khalid". C'est un conte pour enfants, certes, mais tomber dans le cliché et la niaiserie absolue pendant certaines scènes, pour ensuite passer à des scènes hot censurées mais suggérées... C'est en quelque sorte un récit construit et logiquement organisé bien qu'illogique et à l'apparence désorganisée par moments. On peut notamment prendre pour exemple le faux-raccord magistral aux environs de la fin du film :
Khalid est blessé par le poignard du vizir en voulant protéger la princesse de celui-ci. Il est touché au flanc droit, mais dans la scène suivante, on le voit soigné par le docteur du début, blessé... Au coeur.
Moralité : réutiliser des scènes pour ne pas avoir à modifier le maquillage ou le costume du personnage par économie ou par simple flemme, oui, mais non.
Cependant, tout n'est pas tout noir dans notre adaptation favorite du Conte des Mille et Une Nuits, car Alpha Diallo dit Black M, chanteur de talent, récompensé par autant de Grammy et de Victoires de la Musique qu'il en mérite, vient avec justesse et ce à deux reprises tenter de sauver la mise au long-métrage pour lui éviter de sombrer en interprétant sa nouvelle chanson aux textes profonds : Prince Aladin. En grand parolier du XXIème siècle, Black M nous livre sa propre version du conte d'Aladdin, avec un language toujours aussi cru (n'était-ce pas un film pour les ENFANTS??), et des textes toujours aussi travaillés, tels qu'en témoignent Mme Pavoshko ou Sur ma Route...
En conclusion, *Les Nouvelles Aventures d'Aladin" est un film, qui, avec une équipe technique pourtant compétente et de bons acteurs, avait tout pour réussir, mais n'a, dans sa réalisation globale, pas réussi à "sauver les meubles"...
Pour terminer, je tiens à rappeler cette Lao-Tseu : "L'échec est le fondement de la réussite" ; ce qui expliquerai le succès de certains navets, et l'échec de certains talents...