Julie (Marilou Berry) aime secrètement son collègue de travail Marco (Arnaud Ducret). Aussi, lorsque celui-ci lui annonce au dernier moment qu’il vient chez elle le soir de son anniversaire, Julie ne croit pas à sa chance. Mais c’est pour découvrir que ce dernier, ayant rendez-vous avec une autre conquête, lui laisse garder son fils (Milo Mazé) pour la soirée. Baby-sitter improvisée, Julie se met à raconter l’histoire de Cendrillon, quelque peu revisitée, elle-même occupant le rôle principal, tandis que Marco revêt celui du prince charmant. Mais l’histoire ne va pas se dérouler comme elle le prévoit…
Ça ressemble à une comédie, ça en a toutes les apparences, mais ça n’est pas une comédie. Non, Les Nouvelles Aventures de Cendrillon est bel et bien une tragédie. C’est toute la tragédie du cinéma français qui est en effet résumée dans cette heure et demie si longue que nous inflige Lionel Steketee, la tragédie d’un cinéma qui ne fait plus rire, qui ne sait même plus faire rire, mais qui continue à essayer sans jamais se donner les moyens de créer ce qui s’apparenterait de près ou de loin à un gag.
Ce qui est étonnant, ça n’est même pas que Les Nouvelles Aventures de Cendrillon ne sache jamais tirer un rire du spectateur le plus indulgent, mais c’est surtout que personne ne semble vouloir s’en rendre compte au sein de la production… Nouveau miracle de l’argent, il semblerait que chez Pathé, on ait unanimement décidé de renoncer à faire fonctionner la moindre bribe de son intelligence pour s’engouffrer dans le prototype même de la fausse bonne idée (dans le sens où le ratage est au niveau de la mise en oeuvre, pas du concept en lui-même, pas plus bête qu'un autre) qu’est le film de Lionel Steketee.
Cherchant tout au long de sa durée à imiter le déjà très médiocre Les Nouvelles Aventures d’Aladin (on frémit en pensant au jour où les différents films de la franchise vont se croiser !), cette haïssable version de Cendrillon réussit à faire pire à tous les niveaux, repoussant encore plus loin les limites du mauvais goût et ne s’appuyant jamais son concept de base (le récit enchâssé dans un récit cadre) que le film de Benzaquen avait au moins l’honnêteté d’exploiter à fond.
Si les effets spéciaux et les décors restent tout-à-fait honnêtes, le casting aligne des acteurs qui prouvent chacun leur tour l’aberrante absence de talent qui les caractérise, seul le sympathique Vincent Desagnat réussissant à ne pas trop sombrer dans le ridicule (c'est-à-dire par comparaison avec les autres, bien entendu), malgré le catastrophique personnage dont on l’affuble.
Quant à l’humour, si Aladin contenait quelques étonnantes fulgurances, Cendrillon s’en avère dénué de bout en bout. Se complaisant dans des blagues d’un niveau Carambar ou dans une vulgarité complètement déplacée, le film de Steketee s’avère, encore plus que son prédécesseur, à la fois bien trop puéril pour être montré à des adultes (en tous cas, des adultes dotés d’un brin de bon sens) et bien trop gras pour être montré à des enfants. Ça tombe bien, c’est exactement ce dont a besoin ce film méprisable : sombrer dans l’oubli le plus total et ne plus jamais en sortir.