Bull Weed, puissant chef de la pègre, prend sous son aile Rolls Royce, un avocat déchu. Mais ce dernier tombera peu à peu amoureux de la compagne de Weed... à ses risques et périls...
Avec "Underworld", Josef Von Sternberg livre ce qui est considéré comme l'un des premiers films de gangsters. On retrouve les thèmes de la trahison, la loyauté, la violence, les règlements de compte, la vamp et un véritable univers de gangsters. Mais c'est surtout autour du triangle amoureux qu'il braque son film, bien plus que sur une description du monde des gangsters, un triangle compliqué à l'aboutissement forcément tragique.
Bénéficiant d'une bonne écriture et évitant tout manichéisme, Von Sternberg nous intéresse très vite à ces personnages et les relations qu'ils auront entre eux, que ce soit l'opposition entre deux chefs mafieux et surtout le triangle amoureux. Le récit est bien construit, avec des péripéties intéressantes et bien amenées et on retrouve l'image de la chute du gangster, ici précipité par l'amour pour sa femme et Von Sternberg arrive à en retranscrire toute la dramaturgie, notamment lors du final.
Mais "Underworld" brille aussi par la mise en scène du cinéaste autrichien, bouillonnant d'idées à l'image de la scène du bal et son montage rapide sur les différents visages des personnages ou encore la séquence finale. Alors, le montage est assez rapide et Von Sternberg passe parfois un peu trop vite sur certains éléments, ce qui est dommage sans non plus être préjudiciable. Alors si les interprètes masculins ont une certaine tendance à surjouer, surtout les gangsters, ce n'est aucunement le cas d'Evelyn Brent qui joue la compagne de Weed. De plus, "Underworld" bénéficie d'une belle photographie en noir et blanc et d'une bonne restauration.
Les Nuits de Chicago représente les prémices du film du gangsters, où Josef Von Sternberg dépeint ce milieu à travers un triangle amoureux bien traité, écrit et mis en scène, bénéficiant aussi de bons comédiens.