Le film dresse un portrait saisissant de l'hypocrisie voire de la schizophrénie de tout un pays obsédé par la pureté des moeurs (ou du moins sa façade sociale) au point d'ériger en héros un assassin qui lui-même justifie ses crimes par la religion alors que le film montre frontalement l'ivresse de la toute-puissance et la jouissance sexuelle qu'il en tire.
Absolument passionnant dans son propos et le traitement de celui-ci, le film jouit également d'une mise en scène admirable, servie notamment par un travail sur la photographie grandiose. Une photographie qui réussit à donner à la ville, notamment la nuit, une dimension à la fois ancrée dans une réalité triviale et froide soulignée par les néons et autres sources de lumière artificielles et en même temps un aspect quasiment mystique, presque fantastique.
Une journaliste (Zar AMIR EBRAHIMI, prix d'interprétation féminine au festival de Cannes 2022) enquêtant sur les faits avec pugnacité mais à qui ces mêmes autorités ne cessent de mettre des bâtons dans les roues. Et c'est elle qui s'expose et s'exposer en Iran quand on est une femme peut être mortel.