"Les Nuits Fauves" reste le même choc, plus de 10 ans plus tard, un film à l'image de son auteur : toujours torturé mais finalement optimiste, parfois beau et poétique, souvent auto-destructeur, voire pathétique. Appliquant la méthode Pialat, Cyril Collard trouve une vraie force dans les scènes de confrontations physiques, qu'elles soient amoureuses, sexuelles ou hystériques, et tire de ses acteurs des moments d'intense vérité. Moins rigoureux que Pialat, il se perd parfois dans un romantisme post-adolescent, voire clipesque, qui n'arrive pourtant pas à détruire la tension accumulée à l'écran. Plus en prise avec son époque que Pialat, il parle d'une voix juste des dérives de la société française, vers le racisme, la violence, vers des lendemains brutaux, finissant de rendre son film complètement indispensable.[Critique écrite en 2004]