Dans le marasme de l’industrie cinématographique française il y a parfois de petits miracles qui se produisent, des OVNI, des films hors de contrôle comme celui-ci. « Les ogres » nous plonge dans la vie tumultueuse d’un théâtre itinérant, on s’y étreint, on s’engueule, on s’aime et on se bagarre… Humainement on est proche du cinéma chaleureux et humaniste de Cassavetes, en moins brut pour ce qui est de la mise en scène. La photographie est soignée , elle met parfaitement en valeur la vie bouillonnante de cette troupe. Parmi eux un beau personnage de dépressif à la Bukowski, joué par Marc Barbé, le grain de sable dans la machine, imprévisible et anarchiste malgré lui, c’est pourtant lui qui fait bouger les lignes, provoque les chocs et finalement remet tout le monde d’accord. Léa Fehner, dont c’est seulement le deuxième film, fait preuve d’une maîtrise incroyable à tous les postes, passant avec aisance d’une émotion à l’autre parfois dans la même scène, sa direction d’acteurs laisse admiratif.