Là où Psychose peut provoquer (plus ou moins) les mêmes effets à son spectateur que ça soit en 1960 ou en 201x, Les Oiseaux ne peut clairement pas prétendre en faire de même. Certes, étant donné les enjeux et les "menaces" des deux films, la comparaison est assez fragile car demandant des efforts de production et de technique différents. Ceux des Oiseaux font tout de suite plus datés lorsqu'un schizophrène serial killer n'a pas vraiment besoin de fioritures pour rester menaçant. Seulement voilà, les deux sont des films de suspense et Psychose peut clairement encore faire peur aujourd'hui lorsque Les Oiseaux finit par faire rire.
Le film est long et la première partie, même si très prometteuse si le genre avait été tout autre (ou la deuxième partie différente), a l'air au final bien inutile lorsque la promesse du film est d'avoir des oiseaux tueurs qui peuvent attaquer à tout moment. J'ai pourtant bien apprécié cette première partie même si tout son prétexte est un chouïa tiré par les cheveux. Seulement voilà, elle n'a pas d'intérêt et une autre introduction aurait pu être beaucoup plus engageante par rapport à la seconde partie du film. Parlons-en, de cette seconde partie où les oiseaux se mettent à attaquer. L'intention principale de traumatiser son spectateur aura sûrement eu l'effet escompté en 63 mais je doute qu'il réussisse la même prouesse aujourd'hui. Le film a vraiment mal vieilli et même si quelques plans restent iconiques (l'école), d'autres m'auront carrément fait rire (le feu qui prend).
J'arrive à discerner les sous-thèmes et les autres intentions d'Hitchcock (femme moderne qui sait se débrouiller, qui a du répondant etc et la relation mère/fils) mais ils me semblent superficiels.
Pour en venir au suspense lui-même, j'ai au final trouvé les sons et les plans sur les oiseaux qui attendent patiemment avant d'attaquer justement + effrayants que les attaques elles-mêmes. Bien sûr, les attaques ayant ce côté nanardesques car vieillottes n'aide pas mais c'est surtout le fait qu'on se concentre bien trop sur Melanie Daniels lors de ces dites attaques alors qu'elle est moins attaquée que les autres (la scène dans la cabine de téléphone me vient à l'esprit, où elle se débat dans le vent dans un plan puis regarde choquée l'action se déroulant devant elle dans le suivant). Là où elle est se fait attaquer à la fin, elle réussit à survivre là où d'autres sont tombées en trois coups de bec... je pinaille certes, mais j'aurais à la limite préféré qu'elle meure plutôt que cette fin nature > Homme un peu sortie de nulle part et référencée qu'une autre fois, dans le bar où l'alcoolo s'exclame que c'est la fin du monde.
Bref, je suis déçue, je lui mets 4 car je souligne de bons dialogues, une bonne tension lorsque les oiseaux n'attaquent pas, mais je regrette également qu'il n'y ait pas de musique qui certes aurait pu diminuer la menace des bruits des oiseaux mais qui auraient rythmé le film déjà plombé par des longueurs.