Malgré ses maladresses (le personnage de la mère, à l'écriture et au jeu), Les Ombres laisse une trace persistante et profonde. Cette trace que font les œuvres qui captent de front à la fois une réalité sociale/historique et l'imaginaire qu'elle génère.
Les faiblesses sont d'ailleurs compensées par deux personnages absolument touchant dans leur relation: sorte de lucioles clignotantes chacunes à leur façon dans un monde d'Ombres.
Ce monde, c'est cette banlieue dont Brisseau fera le théâtre de son film à venir et l'un des films les plus puissants des années 80 dans le cinéma français.
C'est cette puissance dans le regard qui est déjà à l'œuvre ici. Un regard hugolien qui regarde le monstre dans les yeux, sans hésiter, sans orgueil, simplement pour vivre librement.