Ce qu'il y a de bien avec la Paramount Channel, c'est qu'elle rediffuse souvent ses films. Bien me direz vous ? Oui, parce que du coup, pour ma part, je n'y jette que des regards distraits. Jusqu'à ce que je tombe sur un film qui me botte... Et alors là, je suis partie pour le marathon cinéma. C'est le plaisir, de temps en temps, de profiter pleinement d'une bonne série de programmation. Le plaisir, souvent, de belles surprises.


Tombant donc sur Le millionnaire à 5 sous, je me laissais donc porter par la chaîne et, au moment où mon attention déclinait et que j'allais changer de chaîne, que vois je ? Anthony Hopkins. Et mieux (c'était déjà pas mal me direz vous), Hopkins interprétant C. S. Lewis. Un peu de culture, cela ne fait de mal à personne.


Et de fait, je ne regrette pas d'avoir succombé.


Il faut admettre que ce film n'est pas l'oeuvre du siècle, mais l'histoire de Lewis est des plus touchantes et ce moment de sa vie tout autant que ses discours font réfléchir.
Le bonheur présent et la douleur à venir, la douleur présente et le bonheur passé, ces deux associations résument plutôt bien le film.
Protégé par sa solitude, Lewis est peut être en sécurité, mais il se préserve du bien comme du mal. S'ouvrir aux autres, c'est s'ouvrir au bonnes choses comme aux mauvaises, les deux étant parfois liées. Bien qu'il soit facile de dire ay ux autres de profiter de la vie, la chose peut parfois se révéler moins évidente qu'il n'y paraît.
La beauté de l'amour de Jack réside autant dans le fait qu'il aime sa chère Joy que dans le fait qu'il se le permette et qu'il l'admette.
En acceptant de ne plus s'entourer uniquement de gens plus jeunes que lui, moins instruit que lui, moins "important" que lui, il s'expose et avec cette prise de risque (car c'est bien cela pour lui) Jack devient un autre homme.


L'histoire de parlera peut être pas à tout le monde, mais Hopkins ne saurait laisser indifférent. Oscillant entre le bloc inébranlable, sur de lui, in-atteignable, et le pauvre ère, accablé par la peur et la souffrance, il livre une très belle interprétation de l'auteur et donne envie d'en savoir plus sur lui.


C'est également avec un certain plaisir que l'on retrouve le petit Timmy de Jurassic Park, touchant lui aussi bien que son personnage ne prenne vraiment de l'ampleur qu'à la fin. Mais après tout, le film ne raconte pas sa vie, même s'il est dommage de ne pas s'intéresser davantage à l'influence de sa présence sur Lewis.
On appréciera aussi de retrouver ce bon vieux Watson (le seul, l'unique selon moi, car celui de mon enfance) dans un rôle pas si différent de celui qu'il jouait avec le fameux détective. Ce cher Warnie ne fait pas de vague, ne cherche pas à rivaliser avec son brillant frère, mais il ne l'en connait pas moins, et sait relever les détails et taper du pied lorsqu'il le faut. Un rôle qui n'est pas extraordinaire mais qui lui sied bien.
Debra Winger quant à elle, campe une Joy admirable de force et de lucidité, levier nécéssaire pour ébranler et soutenir Lewis -et accessoirement aider Hopkins à faire pleurer le spectateur dans sa chaumière.


Un joli film donc, plein de réflexion et d'émotions, touchant sans être niais, intelligent sans être pompeux. La mise en scène et la musique, l'ambiance posée par le réalisateur n'ont peut être rien de transcendant, mais assurément le talent des acteurs et la beauté de l'histoire de Lewis font que ce film mérite plus qu'un 6.

Gaby_Aisthé
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le 21 janv. 2016

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