Encore revu pour la énième fois la semaine dernière cette plus que très libre adaptation du roman "Typhus" de Jean-Paul Sartre me plaît singulièrement toujours autant .
Pourquoi ”singulièrement” ?... Parce que j’ai aimé un film dans lequel les deux personnages principaux sont interprétés par Michèle Morgan & Gérard Philipe et que je n’ai jamais été une fan ni de Michèle Morgan et, contrairement à bien d’autres, ni une fan de Gérard Philipe non plus.
Je me dois toutefois de préciser que j'ai aimé l'actrice aussi dans deux films, tous les deux avec Bourvil : "Le miroir à deux faces" en 1958 et "Fortunat" en 1960.
J’y ai retrouvé l’ambiance moite suffocante du film ”Le Salaire de la peur” sorti en 1953, particulièrement bien rendue pour ce dernier étant donné que tout avait été tourné à 20 kilomètres de Nîmes et que pour ”Les orgueilleux”, le tournage s'est fait près de Vera-Cruz (dans le petit port d'Alvarado).
J’ai aimé l’histoire ”improbable” de ce couple aussi.
Nous avons pu apprendre depuis que les deux comédiens ne s’entendaient guère pendant le tournage, mais à l'écran la connivence est totale. En effet, rien ne le laisse paraître devant la caméra. Les quelques interviews accordées, par contre, peuvent le laisser deviner puisqu’ils parleront du film inévitablement, de leur rôle aussi (ils étaient interviewés pour ça) mais Michèle Morgan ne dira pas un mot sur son partenaire et Gérard Philipe ne dira pas un mot sur Michèle Morgan non plus...
Comme d’autres l’ont écrit, dans ce film, les deux acteurs sont plutôt à contre-emploi : On a droit, en effet, à une Michèle Morgan en séductrice tropicale, à une ”Michèle Morgan torride” (j'ose dire que pour moi, c’est un oxymore) et à un Gérard Philipe en poivrot transpirant. On a beau ne pas y croire une seconde , on est pris par l’histoire quand même. Enfin, ce fut tout au moins mon cas.
Conclusion, malgré le rythme qu'on peut trouver trop lent, malgré le fait comme certains spectateurs l'ont écrit, qu'il ne se passe finalement pas "grand chose" je maintiens toujours ma bonne note.