La thématique du football n’est ici qu’une excuse, cela aurait très bien pu être du patinage artistique, du curling, ou de la danse classique. JB, prodige du football n’a qu’un rêve : sortir de sa campagne paumée pour devenir footballeur professionnel sauf que… JB a une défaillance au cœur dont personne n’est au courant. Un lourd secret qu’il tente de cacher tant bien que mal, afin de rester dans le centre de formation des plus grands espoirs du football qu’il vient d’intégrer. Ce combat admirable contre soi-même voue un attachement certain au personnage de JB: adolescent mature, prêt à risquer sa vie pour accomplir son but [jeu de mot]. Les deux “célébrités” (Reda Kateb et Eddy Mitchell) sont en arrière plan, et tant mieux car celui que l’on découvre ici c’est Paul Bartel: il porte le film et impose sa présence d’acteur de manière remarquable. Reda Kateb colle bien à son personnage de footballeur raté converti en entraîneur-adjoint. Une complicité se crée entre lui et Paul alors que tout les oppose: l’un est abattu, l’autre est un battant. Et pourtant les deux personnages s’aideront mutuellement dans leurs tourmentes. Le film évoque donc de manière intelligente le rite initiatique du passage de l’adolescence au monde des adultes (non-dits, premier amour, confrontation au métissage de la société, etc.). La mise en scène est remarquable, tant dans les scènes de match de football que dans les scènes du quotidien, on y trouverait presque parfois un côté poétique. Un premier film très prometteur donc pour Vianney Lebasque qui révèle également ici un acteur à suivre.