Le patron d'une société frauduleuse est contrôlé par un inspecteur des impôts. Il mettra tout en ordre pour éviter de payer ce qu'il doit à l’État en essayant aléatoirement de s'enfuir ou de pousser son contrôleur dans les bras de l'une de ses secrétaires.
L'habit ne fait pas le moine… sauf pour les titres de films, qui plus est ceux des comédies françaises des années 1970-1980. Pas de surprises donc avec un humour aussi lourd que la Tour Eiffel, des acteurs nullissimes et un scénario qui dès qu'il ne parle plus de cul est perdu ! Les Phallocrates (autre titre du film qui sert de cache misère) se complaît dans un machisme ambiant, sans pour autant le critiquer ou le ridiculiser : le patron ne peut pas s'empêcher de toucher les fesses voire les seins de ses deux secrétaires, il crée des emplois fictifs où des femmes plantureuses ont pour unique but de lui faire des massages dans le plus simple appareil, il trompe sa femme (bien évidemment) et enfin il harcèle sa secrétaire pour qu'elle séduise son contrôleur fiscal puis pour coucher avec lui. Le portrait est complet ! Claude Pierson connaît vraisemblablement une déformation professionnelle – lui qui a signé de nombreux films X sous pseudonyme : l'année précédente, il avait réalisé Je suis une petite cochonne (tout un programme !). Ainsi, toutes les actrices du film apparaissent seins nues (même la vieille Chantal de Rieux), seule Isabelle Goguey ayant le rôle principal, a le privilège de rester habillée… mais a des décolletés plongeants et se fait tripoter par tous les hommes durant l’intégralité du film.
L'aspect racoleur du film a donc pour objectif de meubler l'histoire totalement navrante. Tout est constitué sur un comique de situation des plus mauvais vaudevilles autour d'un lieu commun où se retrouvent tous les personnages, chacun voulant éviter l'autre mais y tombant inévitablement dessus. Il y a au final trois grandes séquences à rallonge (autour de 20 à 30 minutes chacune) où les gags s'accumulent sans qu'un seul ne fasse rire : d'abord, le contrôle fiscal dans les bureaux de l’entreprise ; ensuite, la nuit à l’hôtel ; enfin, la fête à l'asile. Rien ne marche à cause de la surabondance de quiproquos mais aussi par l'inutilité de la ribambelle de personnages secondaires – à croire que plus on est de cons plus on rit – (la deuxième secrétaire, la mère du contrôleur, le maçon de l’entreprise, le patron de l'asile, le père de la première secrétaire). Paul Préboist dans ce dernier rôle est en roue libre en imitateur d'animaux : du lion à la mouche en passant par le chien. A voir la dernière scène (le contrôleur se marrie finalement avec la secrétaire et la bague est accroché à la goupille d'une grenade qu'il ôte, faisant exploser l'église) on peut penser que le scénariste a du finir véritablement à l'asile. A toi lecteur averti, si tu ne veux pas t'y rendre toi aussi : « Planque ton cerveau, le nanar se pointe ! »