Ruth Etting, c'est une brave gosse du Nebraska qui nait à la toute fin du dix-neuvième, devient vite plus ou moins orpheline et tente sa chance à dix-sept ans à Chicago. Elle rencontrera un gangster, forcément, ce sont les fantastiques années vingt dans le paradis de la pègre, et le type l'aidera à devenir une super star de la chanson, avec radio, Broadway, Hollywood, tout ce que vous voulez...
Bon, bien sûr, Ruth Etting, aujourd'hui, ça ne vous dit pas grand chose, c'est elle là, sur la photo : http://ruthetting.com/images/nude.jpg, même si je ne suis pas sûr que cela nous avance beaucoup...
Love me or leave me est le biopic que la MGM et Charles Vidor consacrent à 1955 à Ruth Etting.
Donc, c'est un gros machin, le genre qui va aux oscars, en cinémascope et technicolor. Ava Gardner ayant refusé le rôle, c'est Cagney qui proposera d'essayer Doris Day, ce qui change tout de suite le genre de personnage, soit dit en passant, et explique peut-être le fait que quelque chose ne fonctionne pas.
Mais sinon, c'est pour entendre une dizaine de chansons de Ruth, donc, ça va, Doris étant meilleure chanteuse qu'actrice...
En face, Cagney joue une grosse ordure et Cameron Mitchell le bellâtre romantique, amour pur, tout ça, tout ça... Bon, en vrai, Ruth rencontre son bellâtre bien après, quand elle a eu le temps d'avoir dix ans de plus que lui et ça aussi, ça change un peu la donne...
Parce que là, on se retrouve avec un petit moche boiteux méchant et brutal qui se trouve en concurrence avec le gentil dès le début, du coup, leur histoire est incompréhensible et à force de vouloir préserver le côté pur de Doris et chopper une happy end absolument improbable, ça devient un peu immonde comme histoire... Ils passent leur temps à dire que Cagney a fabriqué la poule, qu'elle ne serait rien sans lui, mais à la longue, c'est pas trop bien certain tout ça, pis faut voir pour quelles raisons...
Bon, après, on va dire qu'il y a le métier, quelques bonnes chansons et que je suis trop fiévreux pour faire le difficile, mais c'est dommage, la vraie histoire était plus vraisemblable, ce qui est assez rare pour être signalé.