Il est impossible ou presque de partir à l’assaut des Pingouins de Madagascar sans à priori. Le film donne cette impression automatique de surfer à tout prix sur la licence dont il s’inspire, usant du prétexte de mignons sidekicks rigolos pour réaliser un spin-off qui sera aussi vite oublié qu’il aura été pensé. On imagine d’ailleurs – ou pas – déjà à quoi pourra ressembler le spin-off des Minions de Moi, Moche & Méchant.
Pourtant c’est bien la surprise qui règne lors du visionnage de cette itération Bondienne de l’univers de Madagascar. Totalement décomplexé, délirant au possible, le récit ne s’empêtre pas de sentiments ou de logique, laissant libre court à toute l’apparente folie des créateurs. Les Pingouins… n’a absolument aucun sens, à tel point qu’on se demande comment il est faisable de créer de un récit à partir de si peu. Chaque situation farfelue en amène une autre, comme un vieux burlesque, la différence étant qu’il est impossible de saisir la logique de la situation. Malheureusement, le cocktail aurait été absolument parfait si il n’avait pas succombé à certaines habitudes actuelles dans la comédie : jeux de mots lourdingues, comique de répétition vraiment limite ou encore cette nécessité de toujours casser l’action pour créer du comique crée parfois un sentiment de gêne.
Mais le film est tellement vide de sens, tellement absurde et guignolesque qu’il en devient touchant. D’autant que la réalisation s’avère tout à fait correcte, la caméra virevoltant et proposant de belles images à l’opposé de l’autre parodie d’espionnage d’Illumination Studio. Sûrement pas le meilleur des Dreamworks, mais l’un des plus drôles qu’ils aient osés nous produire depuis bien longtemps.