C'est un des cinémas qu'on a aimés dans notre enfance, la mienne en tout cas: des idées et de l'action simples, des décors exotiques, un manichéisme basique illustré par un héros valeureux et un méchant volontiers sadique. C'est pour ces mêmes raisons qu'on jugera aujourd'hui le film d'Umberto Lenzi ennuyeux, pour ne pas dire ringard, dès lors qu'on se confronte à nouveau à ce florilège de clichés et de personnages sans épaisseur, sinon musculaire, et à cette réalisation maladroite et superficielle.
L'histoire raconte les efforts de Sandokan (Steeve Reeves, costaud et impassible) et de ses amis pour libérer une peuplade de Malaisie du joug d'un cruel officier britannique agissant pour son compte.
Dans un mélange de candeur et de puérilité, le film de Lenzi accumule les complaisances, les idées creuses (sur la liberté des peuples notamment), les sentiments communs (entre Sandokan et l'inénarable princesse Ada interprétée par la fade Jacqueline Sassard).
On trouvera cependant quelques saveur à ces aventures, tel que dans l'inexpression chronique de comédiens généralement mauvais, tel que dans la direction d'acteurs et, plus encore, des scènes d'action: la façon dont les soldats de la Couronne se font décimer par la bande à Sandokan évoque les papillons de nuit sur les phares d'une voiture!
Enfin, les amateurs de géographie noteront que le décor malais du dénouement ressemble furieusement à la Grèce et à ses couvents suspendus des Météores...