Ce que j’aime dans le cinéma, c’est que ça permet de s’évader un peu et de découvrir d’autres vies, d’autres situations, des expériences qu’on ne vivra peut-être jamais. Dans « Les pires », un groupe de jeunes d’un quartier défavorisé est choisi pour tourner un film, réalisé dans le quartier même. L’objectif est probablement de nous plonger dans le quotidien de ces jeunes un peu paumés, et de nous faire comprendre un peu leur vie. A mon avis, le pari est clairement réussi. On ressent énormément d’émotions pendant ce film et on s’attache beaucoup à tous ces personnages. Certaines scènes nous crèvent littéralement le cœur. Quand ils tournent, les jeunes parlent comme ils veulent et ça se ressent à l’image, on ressent qu’il y a du vrai dans tout ça.
La scène qui pour moi résume bien le propos du film est celle où l’une des membres de l’équipe de tournage discute avec des associations du quartier sur le bienfondé ou pas de tourner ce film. En faisant le choix de prendre « les pires » comme elles disent, et non pas les étoiles montantes, Les associations reprochent au film de donner une mauvaise image du quartier. Or c’est justement ce choix qui rend le film intéressant. A force de montrer aux gens toujours des modèles de réussite, non seulement on cache une grosse partie de la réalité mais en plus cela génère beaucoup de mal-être chez ceux qui ne réussissent pas tant que ça. Dans cette histoire, les personnages ont tous des histoires difficiles et au fil de l’intrigue certains évoluent en bien, d’autres pas tant que ça. Mais c’est ça la réalité. Même les adultes de l’équipe de tournage ont leurs défauts et leurs faiblesses et n’arrivent pas là avec une réponse magique.
Pour conclure, ça fait toujours plaisir de voir un film qui a vraiment quelque chose à raconter et qui le raconte bien.