Difficile de trouver film plus enthousiasmant que Les Plages d'Agnès en cette année 2009...
Constamment déroutant, débordant de vie, de créativité et de fantaisie, souvent hilarant et parfois totalement poignant, bouleversant, toujours brillant.
Le nouveau film de La Varda est de ceux qui vous secoue de l'intérieur, qui vous font rire aux éclats pour mieux vous faire sangloter la minute qui suit et qui font taire ces pleurs en vous collant des plans d'une telle incongruité ou d'une telle beauté qu'ils vous laissent constamment bouche bée ou la banane aux lèvres.
Les scènes concernant Demy sont totalement déchirantes et sublimement belles...
Les scènes mêlant le cinéma et la réalité, les stars de cinéma et les "vrais gens" sont la sève même de tous le cinéma "documenteur" de Varda mais atteignent ici à la fois à leur quintessence autant qu'à leur perfection... dans le plus pur style foutraque (et pourtant cohérent...) vardaien qui rendait déjà Jane B, Les Cent et une nuits, Documenteur ou Les Glaneurs & la glaneuse si merveilleux et attachants.
Un film somme incroyablement galvanisant qui donne l'envie urgente d'embrasser cette femme, de lui rendre tout le bon qu'elle vient de vous offrir, mais aussi une œuvre qui vous contamine comme rarement une urgente envie de créer soi-même et de se nourrir de créations sous toutes les formes. et l'envie d'aimer, aussi, sous absolument tous les âges, les formes, les genres.
On est bien loin du film testamentaire... Varda est plus vivante que jamais et le prouve ici avec un panache et un talent fou.
Et - chose suffisamment rarissime pour être notée - les applaudissements spontanés du public à la fin de la projection... je n'avais pas vécu ça depuis... houla ! au moins 20 ans et le Mauvais sang de Carax...
Agnès, je vous aime d'amour et je retournerais bientôt m'émouvoir sur vos plages !!!