Le déroulement du film repose sur un subtil jeu du chat et de la souris, occasion pour Clint de tenir en haleine le spectateur et de servir des rebondissements parfois inattendus. Dans l'ensemble, c'est un polar correct même si le film se montre un peu paresseux, avec un scénario plus qu'improbable, nourri de plusieurs invraisemblances, d'un suspense qui ne fonctionne qu'à demi, et d'un dénouement brutal frisant le grotesque.
Ni vrai thriller politique, ni exercice hitchcockien (bien que l'évident hommage soit sympa), les Pleins pouvoirs réussit sur d'autres plans : Clint sait dresser avec intelligence le portrait de ses personnages, il sait choisir ses acteurs, et ici il dispose d'un beau casting, il sait filmer les scènes intimistes avec brio, et il sait mettre en place une ouverture choc. La bonne surprise vient de Ed Harris qui campe un flic intègre et attachant, par rapport aux autres personnages qui sont plutôt caricaturaux. On sent que l'acteur Clint est plus inspiré que le réalisateur Eastwood, c'est donc un faux thriller politique, un peu lent, mais suffisamment captivant pour mériter l'attention.