C'est le plus grand des voleurs...

Luther Whitney, cambrioleur esthète, est une pointure du cambriolage qui fait de la peinture pendant ses semaines de repos, à moins qu'il ne soit un artiste peintre qui cambriole pendant ses jours de RTT. Moderne Robin des Bois il dépouille les riches pour transférer leurs biens à ses pauvres comptes en banque. Un jour il dérobe des milliers de dollars et des bijoux chez un riche inconnu. C'est assez étonnant qu'un inconnu laisse chez lui autant d'argent au lieu de le mettre en sécurité mais passons. Pendant qu'il accomplit son travail, un couple bourré rentre à l'improviste, se livre à des ébats amoureux, puis se dispute et les gardes du corps de l'homme (Gene Hackman) tuent la jeune femme (Melora Hardin), qui se défendait avec un coupe-papier de l'homme qui avait essayé de l'étrangler. Luther( Clint Eastwood) a tout vu derrière la vitre sans tain qui était posée là fort à propos et il reconnaît l'homme en question. Comme le monde est petit ! Voilà que c'était-y pas le Président des Etats-Unis ! Damned ! Principal suspect d'un meurtre, voilà Luther dans de beaux draps de coton bio.

Clint Eastwood on le voit s'est fourni à la Corderie royale de Rochefort pour fabriquer des ficelles longues et grosses pour nous mener en bateau.

Il veut ici montrer qu'il ne faut jamais croire qu'un Président est un homme d'une moralité supérieure à la moyenne. Ce n'est qu'un homme qui peut être tout à la fois menteur, lâche, sadique et même responsable d'un meurtre.

Si la démonstration est gâchée par son invraisemblance, Clint est meilleur avec la casquette de défenseur de l'honneur de la police avec le personnage du lieutenant de police intègre chargé de l’enquête (Ed Harris) et surtout, étant lui-même père de plusieurs filles, il sait se filmer en homme sensible capable de se mettre en danger pour défendre sa fille (Laura Linney), ce qui le rend attachant. Comme le dit Jacques Dutronc, Gentleman cambrioleur est un vrai seigneur.