Clint Eastwood, ici plutôt en mode "dilettante", assure juste le minimum syndical dans ce polar sympathique, assez fainéant et dépourvu de charisme. Pourtant, "les Pleins Pouvoirs" ne manque ni d'intelligence, ni de puissance émotionnelle, en particulier dans la manière dont il s'attaque pour la démystifier à la figure du Président des États-Unis, et dont il réussit à conférer une vraie profondeur à son personnage principal stéréo-typé, en nous montrant ses rapports compliqués avec sa fille. On retiendra aussi la scène fleuve du début, qui est un modèle de justesse et d'intelligence de mise en scène, confirmant que, même dans ses moins bons films, Eastwood est devenu désormais un réalisateur "classique", au savoir-faire que beaucoup peuvent lui envier. [Critique écrite en 1998, remise en forme en 2015]