Charlie Anderson est il un lâche égocentriste/independantiste/ingrât/collabo passif &Trumpiste?

Trois remarques:

« L'ego de l'Homme est la source vive du progrès humain » /« Man's ego is the fountainhead of human progress ». (Ayn Rand, auteur du livre The Fountainhead...énorme continuel succès en librairies, pamphlet anti-Etat, anti-impôts).

J'ai rarement vu mon adoré James Stewart jouer des ordures ou méchant, sauf dans le premier "Nick, gentleman détective" qu'OCS m'avait enfin découvrir (un bijou de comédie policière conjugale).

Dans mon souvenir, il n'est pourtant pas loin dans ce "Shenandoah" d'encore jouer une belle ordure.

Bien sûr, on se retient de penser une telle chose de son personnage car il est joué par un acteur qu'on aime, en plus, le personnage est veuf et a été courageux père célibataire: manquerait plus qu'il soit malade, et on serait encore plus enclin à lui pardonner ses égarements politiques crasses.

Mais Mônsieur n'aime pas payer des impôts, surtout locaux, qu'il pense mal utilisés.

Mônsieur pense s'être fait tout seul, qu'à la sueur de son front et avoir élevé ses enfants sans personne et sans aide.

Certes, cette idée est l'occasion d'un des meilleurs dialogues du film:

VF: "l'Etat a besoin de mes fils?! (tiens tiens) Mais je l'ai pas vu m'aider (quand ils étaient petits)" VO: "il s'est pas amené avec un sein de secours/When babies, never saw the state comin' around with a spare tit" ...et j'aime surtout la manière dont James Stewart le dit. Reste que je n'aime pas la philosophie et l'idée politique derrière ce propos dont la forme est marrante: et en fait , je ne crois pas que James Stewart aime tant que cela à 100% les propos de son personnage...la suite de sa carrière et avant le montre...MAIS j'aime la manière dont il le dit et dont il défend ce personnage plutôt indéfendable.

Beaucoup de nos concitoyens de nos jours pensent la même chose de l'Etat et des impôts, notamment parmi mes amis de lycée et études: maintenant qu'ils ont enfin baisé et ont aussi vingt ans de feuilles de salaires, certains sont très de droite et très anti-subventions, anti-interventions de l'Etat et se sont convaincus de s'être fait tout seuls...oubliant l'Etat providence qu'ont été papa et maman, ces taxis et financiers de leurs études...

**********************************************************************************************

Je comprends maintenant que peut-être Eastwood aime ce film et lui rend hommage dans Gran Torino.

Stewart est aussi toujours en retard à la messe, car il n'aime pas y aller. Mais il a aussi fait "la promesse" à sa femme qu'il irait à la messe et continuerait "à parler au Pasteur".

C'est la promesse du aussi veuf dans Gran Torino: où j'aime les scènes entre Eastwood et le jeune prêtre, surtout la scène où son visage s'éclaire d'avoir réussi à énerver le prêtre qui élève enfin la voix et perd ses nerfs (même si c'est pas mon Eastwood préféré).

**********************************************************************************************

Le personnage fait ici sans doute partie de ses grands propriétaires qui étaient contre l'union de Etats, contre la création des Etats-Unis...un fort partisan du Brexit. Ces grands propriétaires voulaient que leur Etat en reste dehors, car ils savaient qu'ils allaient sinon perdre le pouvoir.

Je crois que le personnage de Stewart représente la doctrine d'une Ann Raynd, une sorte de folle d'extrême droite indépendantiste anti étatique.

Le livre d'Ann Raynd est par exemple la Bible économico-Politique vantée par le jeune violeur dans Dirty Dancing...il veut le prêter à Baby quand il lui explique pourquoi il ne va pas aider la mère de l'enfant qu'il a fait...oui oui le violeur dans Dirty Dancing a un lien politique avec le personnage ici:

En VO, dans Dirty Dancing, il dit clairement: "Some people count, some people don't", genre « Il y les gens qui réussissent/comptent et les gens qui ne sont rien ».

Le jeune violeur conseille de lire ce livre clairement d'Ayn Rand, The Fountainhead: quand il le tend à Baby, on le voit EN GROS PLAN.

Ce livre est LA bible des conservateurs: Ayn Rand est même surnommée , 'l'apôtre de l'égoïsme qui inspire la droite ...'

Robbie conseille à Baby de lire ce livre afin de comprendre que certaines filles et personnes "ne comptent pas"... quasi toute la VF de Dirty Dancing EFFACE cette opposition d'éducation et philosophie entre les garçons animateurs des soirées, musiciens soi-disant mal élevés, mais qui se révèlent plus moraux, et les garçons serveurs, soi-disant mieux diplômés et se révèlent plus démoniaques et pour qui :

« L'ego de l'Homme est la source vive du progrès humain » /« Man's ego is the fountainhead of human progress ». (Ayn Rand auteur du livre The Fountainhead)

Le fermier dans Shenandoah est un représentant de cette Ann Raynd mais dans un packaging et communication bien plus sympathique: son non-interventionnisme est aveugle, égo centré, court-termiste...il est aussi 'apôtre de l'égoïsme'.

Il dit à ses fils lors de la scène de repas que ça les concerne pas pisqu'ils z'ont pas d'esclaves et z'ont pas des z'amis qui z'ont des esclaves...cette pathétique approche me rappelle la fable que je n'ai découvert que récemment être d'un "pasteur, un Martin Niemöller":

« Quand les nazis sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste. Quand ils ont enfermé les sociaux-démocrates, je n’ai rien dit, je n’étais pas social-démocrate. Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste. Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester. » ...j'exagère mais le fermier commet la même erreur: ben j'suis pas esclave, c'est pas mon problème puis, ben, on n'en a point des esclaves, donc c'est pas notre problème, ben, on n'en connait point de voisins qui y ont des esclaves donc c'est pas notre problème... ce genre de fermiers et penseurs pullulent sans doute en France (notamment peut-être au sujet du calvaire subi par nos concitoyens juifs?).

...ça m'arrache la gueule de le dire puisque j'adore James Stewart, mais il joue un con, qui, pardon d'être vulgaire, ne pense qu'à sa bite et assez avec sa bite... bite qu'il est bien content de voire soudain défendue à coup de fusil, dés le premier coup de poing reçu par son propre fils: fantastique scène où celle qui a des couilles sort son 'gun' et tire...la fille ainée!

...d'ailleurs Shenandoah, le bon titre original, voudrait dire “Beautiful Daughter of the Stars.” ...c'est la fille la plus belle des étoiles et la légende voudrait que ce fût "un beau lac dans la région du fermier" (merci internet car ce beau mot de Shenandoah m'intriguait...super mal traduit par titre ici oxymore...où est "l'honneur"? surtout au début) .

Quand c'est son fils directement qui subit la violence, alors là, seulement là, le pacifiste non interventionniste, il est soudain bien d'accord d'avoir recours à la violence?