---Bonjour voyageur égaré. Cette critique fait partie d'une série de critique. Tu es ici au onzième chapitre. Je tiens à jour l'ordre et l'avancée de cette étrange saga ici : http://www.senscritique.com/liste/Vampire_s_new_groove/1407163
Si tu n'en a rien a faire et que tu veux juste la critique, tu peux aller directement au deuxième paragraphe. Bonne soirée. ---
Encore un black-out. Qu'est ce qui s'est passé la nuit dernière ? Je n'ai pas regardé de film ça c'est sur, et à en juger par le rhume carabiné qui me colle au réveil, je suis probablement allée courir nue sous la pluie... En tout cas, j'ai peur des effets secondaires et éviterai donc de combiner un traitement contre le rhume au traitement que je suis, de moins en moins fidèlement cela dit, à base de films de vampires. A ce rythme là, mon mois vampire va plutôt en durer deux... Pour recréer une dépendance suffisamment forte pour éviter à mon organisme d'aller courir je ne sais ou au lieu de suivre son traitement, je dois sortir le grand jeu... Un film que j'attend depuis le début du mois voir avant. Un film qui promet d'être un chef-d'oeuvre. Un film... je sais pas, avec David Bowie par exemple ? Oui c'est bien, ça. Et j'ai justement ça dans un coin de l'armoire à pharmacie.
J'attendais donc beaucoup de ce film, et j'ai cru que j'allais être comblée au début, car j'ai passé les dix premières minutes du film la bouche grande ouverte, sidérée par l'audace de la musique, du montage, des plans, de tout. Je ne saurais quoi dire d'autre sinon que cette scène d'introduction est du génie. Une scène comme des montagnes russes qui casse en deux minutes trente tous les codes du cinéma, en nous emmenant partout, à toutes les époques de l'histoire, en coupant la musique, et parfois pas, des plans parfois franchement indécent pour les bonnes mœurs (le mythe du vampire continue de se sexualiser de manière exponentielle), une bonne dose de gothisme, le tout éclairé aux néons violets... Et, bien sur, David Bowie et Catherine Deneuve qui habitent l'histoire. On est face à une passion éternelle et sublime, un peu comme le reprendra son petit frère que je chéris, comme l'amour de ma vie, et pour qui j'ai entreprit ce fastidieux traitement, pour apprendre à mieux le connaitre : Only Lovers Left Alive (cette phrase était beaucoup trop longue). Mais, et c'est la que les choses se gâtent, que faire d'un amour éternelle et paisible ? On accepte un moment de regarder les personnages (surtout quand c'est David Bowie et Catherine Deneuve) s'embrasser sous la douche et jouer de la musique classique, mais on se lasse tout de même assez vite. Et là ou Only Lovers Left Alive arrive très délicatement à soulever le spectateur pour l'emmener voir autre chose, ailleurs, Les Prédateurs s’emmêle les pinceaux et y laisse quelques plumes. Quelques plumes qu'on appellera intelligibilité de l'histoire. Alors soyons d'accord, je veux bien d'une histoire un peu mystérieuse. Que les mauvaises langues aillent se rafraîchir la mémoire sur ma critique de Vampyr ou l'étrange histoire de David Grey, quelques jours plus tôt. J'aime bien aussi parfois ne pas tout comprendre, confronter mon interprétation et celle d'un autre et découvrir que nous n'avons pas la même. Essayer de déduire, résoudre les énigmes. Oui, j'aime ça. J'aime même Mulholland Drive bordel ! Si c'est pas une preuve d'ouverture... mais là non, navrée, ça ne prend pas. Parce que j'ai l'intime conviction que le réalisateur lui-même n'a pas tout compris à son scénario. Même sans tout comprendre à l'histoire, il y a des incohérences de partout. Et c'est fichtrement dommage, car tout le reste du film appelait au chef-d'oeuvre. Une histoire complexe est souvent nécessaire pour ça, mais c'était inutile de se retrancher dans de telles extrémités, puisqu'elle se présentent si mal maîtrisée. Oui, la musique est magnifique, oui, chaque plan est un tableau sublime, oui, le duo Deneuve-Bowie est séduisant, et je dois dire que c'était un critère énorme pour moi qui me remettait tout juste de l'hideux Nosferatu de Herzog. Mais peut-être qu'un scénario un peu moins alambiqué, un peu plus juste et sincère aurait pu permettre à ce film de se hisser au rang des chef-d'oeuvre, au lieu de rester à la marge, contempler de loin ce qu'il aurait pu être...