Après les quelques secondes d'intro sur la musique de Bauhaus (la raison pour laquelle j'ai voulu voir ce film), Les Prédateurs devient un long clip publicitaire qui se veut classieux avec effets de manche stylistiques et autre esbroufe visuelle.
Et pourtant, ce n'est pas comme si je ne regardais pas de film de ce genre : j'ai beaucoup apprécié Trouble every day, un film « artistique » sur les vampires avec force hémoglobine et allusions sexuelles. Seulement dans ce film, j'ai ressenti l'intériorité des personnages, alors qu'ici Deneuve, Bowie et sarandon semblent quasi statufiés : de vrais mannequins. À un moment, j'ai fait le rapprochement avec Only lovers left alive mais là encore, Les Prédateurs ne tient pas la comparaison : Only lovers left alive raconte au moins une histoire et les personnages dégagent quelque chose.
Alors certes, Les Prédateurs a une très belle photographie. Quelques plans sont audacieux, voire affriolants, mais je ne venais pas voir un film expérimental de pubard décomplexé et pompeux....
Finalement, avec son histoire transparente et son style pédant, Les Prédateurs parvient à faire pire que le pire des nanars de chez Jean Rollin. Tiens ben, justement, je vais retourner voir un Jean Rollin. Lui, il se la raconte déjà beaucoup moins et ses films sont beaucoup plus généreux et poétiques.