Ce remake du cultissime film de Don Siegel fait plus que tenir la comparaison. L'intrigue comporte une tension sexuelle similaire à l'original, un jeu de dupes et de manipulations, un huis-clos malsain et des personnages représentant des archétypes sans jamais être des caricatures. On a la mère-supérieur, la vieille-fille naïve, la nymphette et l'enfant puis l'objet de désir masculin plongé dans un contexte fait de frustration et de solitude. La partie finale m'a parue plus détaillée que dans la version de 1971. Autre différence (si on peut dire) c'est que Sofia Coppola est plus ambitieuse d'un point de vue strictement visuel, sa réalisation plus contemplative et lente, s'appuie sur de nombreuses scènes d'intérieurs en clairs-obscurs et de séquences extérieures de transitions aux lumières crépusculaires. Pour la distribution, on est bien servi avec des grandes actrices (et en devenir aussi) et un Colin Farrell à l'aise dans ce type de registre.