Ce film est la deuxième adaptation du roman éponyme de Thomas P. Cullinan, après celui du même titre de Don Siegel de 1971 avec Clint Eastwood. Je ne pourrais faire de jugement ni sur le long métrage ni sur l’œuvre littéraire car ni vu ni lu. Présenté en sélection officielle en compétition au 70ème Festival De Cannes en 2017. Nicole Kidman recevra un prix spécial anniversaire pour les 70 ans du festival pour l’ensemble de son œuvre. Et le film obtiendra le prix de la mise en scène, assez partagé selon les avis, mais qui ne le démérite pas. Il est vrai que ce n’est pas la révélation non plus mais l’œuvre même si elle ne plaît pas est assez belle sur le plan technique.
L’histoire captive dès le départ et même si l’on devine un peu ce qui va se passer, l’on est quand même absorbé par cette ambiance quelque peu inquiétante qui s’y dégage. L’œuvre est lente mais là n’est pas le problème puisqu’on suit tout cela avec envie et que c’est bien rendu. L’angle d’approche concentré sur le point de vue des femmes est très bon et une certaine tension sexuelle se fait sentir dans ce pensionnat de jeunes filles. En revanche et même si le film est très beau sur le plan visuel, l’ensemble n’est pas grandiose pour autant car il manque quelque peu d’âme, d’une tension pas assez présente et de peu d’émotions ou d’attachements envers les personnages. Ceci dit le film m’a plu tout de même et se regarde très bien.
Joli travail sur le plan sonore, presque pas de musiques hormis quelques passages du groupe Phoenix très discret et quelques thèmes de pianos qui embellissent l’ensemble. Mais c’est le silence et le bruit ambiant de la nature et de la guerre qui fait rage en arrière-plan qui sont les sons qui régissent le film. D’habitude je préfère une réelle bande son qui a de la présence mais pour ce film, son absence joue bien en sa faveur sur l’ambiance.
Sofia Coppola signe ici son 7ème film et y réalise très bien nous offrant de beaux plans que ce soit ceux montrant la nature pendant qu’on entend la guerre au loin ou bien ceux durant les repas éclairés à la bougie dans le pensionnat offrant de belles scènes. Le casting est impeccable avec Colin Farrell, Nicole Kidman et surtout mentions spéciales a Elle Fanning et Kirsten Dunst qui sont je trouve déjà ravissantes et jouent un cran au-dessus.
Je reproche juste à la réalisatrice de tourner un peu en rond en ce moment et j’attends vraiment un renouveau car ses thèmes sur l’ennui commencent à être vu et revus. On sent un vrai talent qui peine un peu à jaillir complètement. Je m’attendais d’ailleurs à une bien plus belle œuvre, même si clairement elle en est une quand même. Les Proies se laissent prendre.
Ma note : 7/10 !