J'ai mis pas mal de temps avant de voir ce film très réputé du très bon réalisateur Don Siegel, peut-être l'ai-je vu pour critiquer ensuite le remake de la fille Coppola, mais la méchanceté a du bon parce que c'était vraiment très bien.


Je pense que bien évidemment un réalisateur comme Norifumi Suzuki en aurait fait quelque chose d'un peu plus bandant, mais là Don Siegel livre un film qui s'éloigne du western pour se rapprocher du thriller intimiste où tout à coup un coq surgit dans un poulailler. Forcément on peut directement à un des sketchs du Decameron de Pasolini où un jeune homme devait contenter toutes les bonnes sœurs d'un couvent et où épuisé il dit qu'un coq ne pourrait se satisfaire de dix poules, mais que dix hommes ne sauraient satisfaire une femme.


Et ça ne manque pas, parce qu'elles sont toutes là à le regarder, à le dévorer du visage, à le vouloir pour elle, à être mauvaises entre elles, à faire des coups bas, à faire du chantage pour pouvoir se l'accaparer. Ces femmes ont des besoins mais elles n'osent pas l'assumer, lui a des besoins, semble l'assumer, mais il vient du nord, il est forcément le méchant, l'ennemi, c'est lui que l'on va blâmer... (bon et puis il joue sur plusieurs tableaux, mais qui n'en aurait pas fait autant ?)


Et c'est cette tension qui nourrit le film, cette tension qui naît des regards lubriques de ces jeunes filles, du regard désapprobateur de la directrice du pensionnat et lui au milieu qui ne sait plus à quel sein se vouer.


Ces jeux ne restent bien entendu pas sans conséquences, la jalousie et la colère font faire des choses horribles dont on regrette les conséquences. Don Siegel filme ça sans jamais trop en montrer, sans jamais être lourd et il arrive à capter l'intensité de certaines scènes, notamment une assez sanglante, sans jamais être gratuit. Les personnages font naître un malaise, notamment la directrice qui semble avoir un lourd passé peu reluisant... Tout est fait dans la construction de l'histoire, dans la mise en scène, dans l'écriture des personnages pour que ce qui pourrait être le paradis de tout homme finisse petit à petit à se transformer en enfer à cause de la jalousie.


Bref, c'était vraiment bien, et j'aime vraiment les paysages et l'ambiance du Sud américain, avec ces arbres, cette architecture et ces plantations qui donnent indéniablement un cadre envoûtant au film...

Moizi
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le 21 sept. 2017

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Moizi

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