C’est une réalisation de Thomas Kruithof dont le dernier film, La Mécanique de l'ombre en 2017, était déjà dans le milieu politique mais plus en thriller. Il a écrit le scénario avec Jean-Baptiste Delafon qui avait fait celui des deux premières saison de Baron Noir. Les Promesses a été sélectionné à la Mostra de Venise.
Ce film va donc nous amener sur le terrain de la politique en partageant le quotidien d’une mairesse, et plus particulièrement son combat pour réhabiliter la cité délabrée de sa ville. Thomas Kruithof a préféré ne pas orienter politiquement sa réalisation à droite ou à gauche en ne donnant pas le nom du parti de Clémence. Cela va donner une notion d’universalité importante. Un drame qui va aussi dénoncer l’état déplorable de certains quartiers pris en otage par des gens malhonnêtes se faisant leur bénéfice sur la misère.
Grâce à Les Promesses, nous allons donc pouvoir observer les dessous du dernier combat de cette mairesse pour son dernier mandat. Il y a bien sur la face visible de l’iceberg avec notamment les réunions avec les habitants. Le plus intéressant va être les petits dessous. Forcément, le monde politique rime aussi avec les arrangements. Liée de bonnes relations avec ceux au-dessus, faire des bras de fer avec son parti pour obtenir gain de cause ou encore mentir “pour le bien de tous”. Comme on dit, les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Un dicton fait pour la politique et que ce film va brillamment montrer.
Cependant, nous n’avons pas affaire à une caricature véreuse. Il est très appréciable de voir la juste mesure mise. Malgré la déformation de la réalité faite par Clémence auprès des habitants du quartier, le portrait n’est pas forcément négatif. Le film peut en partie redonner espoir en nos élus locaux. Les méthodes ne sont pas toujours les bonnes, mais cela ne veut pas dire que le cœur n’y est pas. Rien n’est tout blanc ou tout noir. Certains ne pensent qu’à leur petit pouvoir, mais d'autres mentent pour le bien de la majorité. Jusqu’à la fin, on va être suspendu pour savoir si tout ce plan va aboutir ou non. Si ce mensonge était pour aider les habitants ou juste briguer plus de pouvoir.
Les Promesse arrive à briller grâce à son casting impressionnant. Isabelle Huppert va mener d’une main de maître cette mairie. Elle est bien accompagnée par Reda Kateb. Il est génial en tant que directeur de cabinet venant d’un quartier populaire, mais qui veut oublier toute cette vie d’avant. Une déconnexion qui pourrait lui coûter cher s’il ne se reprend pas. On peut aussi souligner un casting secondaire de qualité avec Soufiane Guerrab Naidra Ayadi, Jean-Paul Bordes ou encore Walid Afkir.