Les rascals est un film qui fait les choses à 200%, tout en restant intelligent.
Là où pour moi, il est malin c'est par son choix de période. Choisissant la période début des années 80, le film va pouvoir avoir tout le loisir de remettre en contexte l'évolution des mouvements skinheads. Passant d'un mouvement d'inspiration Punk Londonien des années 70 à la dérive fachiste et raciste de la fin des années 80 que l'on connaît bien plus aujourd'hui. Ce choix permet d'éviter les travers un peu trop grandiloquent d'un documentaire comme « antifa » tout en ne manquant pas de montrer le soutien et les influences d'une certaine intelligencia de l'époque.
Évidemment, tout cela est en filigrane, le film ne se veut pas être un documentaire, mais bien un divertissement en deux parties. Avec d'un côté une exposition et une mise en place, inspirées des films rebelles Américains des années 50. Où on nous présente d'abord le quotidien des rascals, une bande de blousons noirs qui se la jouent et roulent des mécaniques. Et dans un second temps, quelque chose de beaucoup plus dramatique et sérieux où les choses vont vite basculer. Une sorte de retour de la réalité, où l'adolescence et l'insouciance va laisser place à des questionnements et des choix lourds de conséquences.
Seul bémol : la toute fin. Une avant dernière scène qui fait tâche par rapport à tout ce qui s’est passé avant. Et la dernière scène qui reflète un peu de l'excès de fougue du film, puisqu'on préfigure déjà une suite.
Globalement j'ai beaucoup aimé les rascals, déjà parce que le sujet est un peu mon plaisir coupable. Mais surtout parce que c'est plutôt bien exécuté, On sent une passion qui se dégage dans la réalisation, une envie de raconter à sa manière son histoire et une vraie fougue vivifiante dans l'acting (même si parfois ils en font un peu trop ^^)