Et bien si c'est ça l'amour et la passion, c'est désespérant ! Je m'étais dit que je ne perdrais pas une minute de plus pour évoquer ce film qui m'en a déjà fait perdre deux (j'ai failli sortir mais j'ai opté pour la version : voir jusqu'où ça peut aller) mais à l'heure où sonnera bientôt le moment des listes, des tops et des classements j'ai pensé que je pouvais aussi vous parler de ce que j'ai sans doute vu (vécu, enduré) de pire cette année (au cinéma). En matière de bêtise, de vulgarité, de laideur et d'hystérie ce film tient le flambeau avec une énergie dévastatrice mais hélas (en ce qui me concerne + les deux personnes qui sont sorties sur les sept (courageuses) que nous étions...) pas communicative. Je suis sortie en courant de la salle, enfin libérééééééé délivrééééé (hurlez avec moi !) mais avec un horrible mal de tête et les yeux qui piquent (pourtant on nous prévient avant la projection que les effets stroboscopiques du film peuvent nuire à la santé, je confirme, un rendez-vous chez un neurologue s'impose). Tout est sursaturé : la musique, les couleurs. Le rose, le bleu, les paillettes, je n'en pouvais plus ! Pourtant le réalisateur affirme son intention : faire un récit lumineux sur les personnes queer. Si dans lumineux il entend ces couleurs flashy qui font suinter des larmes de sang, c'est réussi. Si dans lumineux il entend plutôt le rayonnement des personnages... je les ai trouvés tous plus tristes et malheureux les uns que les autres. Entre les amours déçues, non partagées, les jalousies, les envies, les coups bas, la rancune, la rancoeur, le fanatisme (dans le sens être fan)... je n'ai trouvé aucun sentiment positif ou apaisant. Et évidemment il y a ici une multitude de personnages qui incarnent tout le panel LGBTQIA+ disponible. Je crois que personne n'est oublié. Avec même (oh la la quelle révolution !) une fille cis interprétée par un trans. Et dans un même shakeur secoué énergiquement nous sont balancés au visage dans une cacophonie de sons surchargés : la téléréalité, la brutalité des télécrochets, les youtubeurs, les influenceurs, les conséquences de la notoriété qui arrive brutalement chez une apprentie starlette et j'en oublie pardonnez-moi mais je ne vais pas m'éterniser. Et puis n'oublions pas la référence à Britney Spears avec rasage de tête devant les fans écoeurés, bêtes et méchants qui filment et les litres de sang déversés façon Carrie au bal du diable (sans réelle justification). Arrêtez avec vos références les gars, on sait que vous êtes allés au cinéma et que vous aimez des films ! A qui s'adresse ce film chaotique et confus à l'esthétique repoussante où la profusion des paillettes masque à peine le rimmel qui coule et que j'ai vécu comme un chemin de croix ? Mais ce n'est pas tout, j'ai aussi trouvé que c'était horriblement mal joué, mal chanté (c'est en partie (mais pas complètement) une comédie musicale). En remettrai-je une couche avec certaines paroles (soft) "Je fais la pluie et le Botox" ou celles de la chanson phare (que l'on entend 10 fois) et qui entend "baiser le patriarcat" mais aussi clame avec une insolence tellement insistante qu'elle en devient ridicule : "tu m'as fistée, je te sens en moi, tu as touché mon coeur" ! Je vous laisse visualiser et apprécier.

Mais sans doute peut-on aussi évoquer le féminisme tant qu'on y est puisqu'une des chansons s'intitule : "Pas touche". Sans moi.

P.S. : j'aurais presqu'envie d'extraire Bilal Hassani de ce fiasco tant il m'a semblé avoir un fort potentiel d'acteur (s'il hurle un peu moins évidemment).

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le 3 déc. 2024

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