Les Reines du Ring par Maxime Saint Michel
Initialement, je pensais que Les Reines du Ring ferait parti de ces comédies françaises que je n’irai pas voir, par manque de temps ou d’argent, même si la bande-annonce me donnait envie, et que je le verrais en DVD ou quand il serait diffusé à la télévision. Mais, l’équipe du film semble décidée à miser sur la promo dans le nord de la France, et coup de chance, le cinéma où j’ai l’habitude de me rendre a organisé une avant-première en présence du réalisateur Jean-Marc Rudricki et de Corinne Masiero, une actrice que j’ai découverte dans la Collection Fred Vargas, dans Fais pas ci, fais pas ça et dans Engrenages. Aimant beaucoup cette actrice et pensant qu’il est toujours intéressant de recueillir le point de vue d’un réalisateur sur son propre film, je suis allé à cet avant-première et autant dire que j’ai bien fait. En plus ça fait une anecdote super-marrante à raconter…mais faut savoir la raconter !
Dans un premier temps, attardons-nous sur l’humour, parce que dans une comédie, il y a forcément des moments drôles – ou pas, mais dans ce cas-là, elle ne marche pas – et ici, il y en a pour tous les goûts : de l’accent du nord épaulé de quelques clichés détournés qui ne sont pourtant pas issus de Bienvenue chez les ch’tis, des références au monde du catch et à la culture populaire de façon plus général, du comique de situation, des répliques bien senties portées par une distribution d’exception, à commencer par Corinne Masiero elle-même mais aussi la magnifique et brillante Audrey Fleurot, l’hyperactive Marilou Berry, Nathalie Baye, ou encore le fantastique André Dussolier. Sans s’inscrire dans un style d’humour particulier, les scénaristes sont allés chercher un peu partout pour faire de leur histoire une comédie.
Parce que oui, il y a une histoire. Un peu tirée par les cheveux mais elle a le mérite d’exister, et de ne pas être un prétexte pour un enchainement d’une heure et trente-sept minutes de sketchs. Pour résumer, c’est l’histoire d’une caissière qui, pour renouer avec son fils qu’elle n’a pas vu depuis cinq ans va monter une équipe de catch, ce qui en soi est quand même relativement classique mais qui au moins s’éloigne de la comédie romantique qui fait les beaux jours du cinéma français depuis quelques années – attention, il y en a de très réussies, je n’ai pas dit le contraire. Evidemment, il y a des hauts, il y a des bas, c’est très émouvant mais ce qui est encore plus intéressant, c’est le fait que malgré l’utilisation humoristique du scénario – oui, ça va dans les deux sens – on ne tombe à aucun moment dans la parodie de cette discipline à part qu’est le catch et je peux même sans trop m’avancer dire que les mecs qui ont écrits le film connaissent – et ont l’air d’apprécier – ce divertissement sportif. En plus, pour les fans, il y a quand même des apparitions vachement cools.
Je me souviens, quand j’ai commencé à regarder RAW, il y a quelques années, j’ai eu envie d’écrire une bande-dessinée ou un programme court sur le catch. Et Les Reines du Ring reflète assez bien l’esprit que j’aurais voulu inculquer à ce projet. A défaut d’être le film le plus brillant de 2013, ce dernier – co-produit par WWE Studios, quand même – est un excellent divertissement, qui se doit d’être vu, si on est fan de catch ou si on a envie de voir une comédie avec un minimum de fond !