Comme beaucoup ma connaissance de la filmographie de Chantal Akerman se résume à son chef-d’œuvre, (élu meilleur film de tout les temps par Sight and Sound) Jeanne Dielman, 23, quai du commerce, 1080 Bruxelles. Un des plus grands film féministes qu’il m’ait était donné de voir de par l’intelligence de son propos. Aujourd’hui encore il s’agit d’une œuvre que je serait incapable de revisionner mais auquel je pense très régulièrement. Malheureusement de part son succès critique international et unanime il semble éclipser le reste des œuvres de la-dite réalisatrice.Alors quel meilleur occasion que sa rétrospective nationale diffusé dans mon cinéma de quartier pour redécouvrir son cinéma.
« Les rendez-vous d’Anna » c’est l’histoire d’Anna une réalisatrice dans sa 30aine un peu perdue, sans pied à terre, arpentant la Belgique et la France pour présenter son nouveaux long métrage aux publique. Le film semblent être grandement inspirée de la vie de Chantal Akerman elle-même frisant l’auto fiction. L’œuvre est rythmé de long plan fixe, de paysages, de passage non sans sens. Mais aussi de rencontre et de longs dialogues toujours individuelles entre Anna et sa mère, ses aimants ou encore un inconnu du train. Ces dialogues à l’instar des films de la nouvelle vague sont empreint d’une poésie et récités comme tels presque mélodieux.
L’un des plus grands tour de force du film qui m’a sauté aux yeux dès ses premiers instant c’est son esthétique. Tout ses plans semblent élaborés aux détails près et apportent plus de clé de compréhension que les dialogues en eux-mêmes (sur l’aliénation d’Anna / son sentiment d’être incomprise). Ce film est une leçon de colorimétrie qui restent cohérente tout du long avec ses décors et son architecture typique des années 70-80, allant même jusqu’aux accoutrements et caractéristique physiques des personnages qui servent le propos du long métrage. Par ailleurs l’esthétique et l’ambiance grisâtre, terne et semi-mélancolique de l’œuvre n’ait pas sans le rappeler nombre de film de Kaurismaki.
Le film est découpé de tel sorte qu’il offre tour à tour dialogues qui portent à réfléchir et plans longs qui offrent le temps de la réflexion. Il est de ces films desquels ont ressort pleins d’interrogations face à l’absurdité de la vie. Les rendez-vous d’Anna c’est un film qui chuchote à certains, qui hurle à d’autre mais qui parle à tous