Il est toujours agréable de découvrir un film d’aventures classique. Appointment in Honduras, en français, Les révoltés de la Claire-Louise, présente un sujet prometteur.
Précisons tout de suite que le titre français est fort mal choisi ; il nous fait imaginer un film de pirates ou tout au moins une aventure en mer. Or, les personnages abandonneront bien vite le bateau du début de l’histoire, pour cheminer à travers la jungle.
A bord d’un bateau en route pour un port d’Amérique du sud, un aventurier Jim Corbett reçoit un message de l’ex-président du Honduras, le Général Pietro, sur le point de reprendre le pouvoir dans son pays. Corbett, qui doit retrouver le Général dans la jungle pour lui remettre une somme d’argent destinée à la révolution, prend de force le navire, aidé par un petit groupe de forçats en route pour le Guatemala. Ce faisant, ils prennent en otage un jeune couple, Sylvia et Henri Sheppard, et les entrainent dans leur périple à travers la jungle tropicale.
Le film, d’une durée très brève, 79 minutes, ne s’embarrasse guère de préambule. Au bout de 5 minutes à peine, notre héros s’empare d’armes et débarque dans la cale pour libérer les prisonniers. Les diverses péripéties – attaques de piranhas et de crocodiles, fuite du couple dans la jungle…- se succèdent sans que l’on soit vraiment emballé par l’histoire. Tourné en Californie, dans le Los Angeles County arboretum et Botanic Garden, le film offre une végétation tropicale très belle mais une nature, disons un peu trop rangée parfois, tout en limitant l’intrusion des animaux. Le rajout des diverses bêtes est ainsi fait de manière assez maladroite.
Concernant le fond de l’histoire, peu d’explications seront données, notamment sur l’implication de Corbett, qui a quitté sa plantation pour se lancer dans l’aventure, ni sur l’origine et le pourquoi de l’argent apporté au général. Celui-ci, faisant irrésistiblement penser à une sorte de Général Alcazar, en lutte contre son éternel ennemi le Général Tapioca ( voir L’oreille cassée ainsi que Tintin et les Picaros d’Hergé ) a un rôle très éphémère. On ne saura donc rien de plus sur sa Révolution ni sur son issue.
Si Glenn Ford, en aventurier, chemise entrouverte, visage bronzé et regard assuré, joue correctement son rôle, il est bien meilleur dans d’autres rôles de films noirs ou de westerns. Anne Sheridan, la seule femme de l’histoire est à mon sens une totale erreur de casting. A part quelques regards passionnés qu’elle lancera à notre héros dont elle est, bien entendu tombée amoureuse (peut être victime du syndrome de Stockolm !!), elle ne semble guère concernée par l’histoire.
Dans le rôle de Reyes, un des bandits, l’acteur mexicain Rodolfo Accosta est certainement le plus convaincant du casting.
On le retrouvera au fil de plusieurs westerns, tels Hondo ou La vengeance aux deux visages. Il traversera ensuite tellement de séries des années 60-70, de Zorro, à L’homme de fer, en passant par Chaparral, Bonanza ou encore Mission impossible, entre autres, que son visage semblera familier à beaucoup.
Le Réalisateur Jacques Tourneur réalisera des films fort divers avec plus ou moins de réussite : films fantastiques (Rendez-vous avec la peur, La féline), d’aventures (La flèche et le flambeau, la flibustière des Antilles), policiers (La griffe du passé) ou westerns (Stars in my crown).
Tourné deux ans après La flibustière des Antilles, Appointment in Honduras n’en a pas la flamboyance et ne restera pas forcément dans les mémoires
Il peut être qualifié de correct film d’aventures, mais dans le genre, on a fait beaucoup mieux.
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