Les films mettant en vedette Will Ferrell revendiquent un droit à la bêtise continue qui ne trouve que peu d’équivalents dans le cinéma français ou européen : ni burlesque ni théâtre de boulevard, plutôt parodie vulgaire d’un élément de la culture populaire (souvent américaine) où les idiots parlent aux idiots et le schéma ascension/chute/reconquête, typique de l’american dream, se fait scénario – pensons à la NBA de Semi-Pro (Kent Alterman, 2008), aux concours de chanson représentés dans Eurovision Song Contest: The Story of Fire Saga (David Dobkin, 2020), au journal télévisé à sensations dans les deux volets Anchorman (Adam McKay, 2004 et 2013) etc. Blades of Glory investit le petit monde du patinage artistique en multipliant les références et les caméos bienvenus, sur fond de rivalité entre deux champions puis entre deux duos. La caractérisation stéréotypée des personnages – le manichéisme ange/démon, blond/brun, asexué/obsédé – emprunte au cartoon, si bien que l’essentiel réside dans l’altercation sous la forme de sketchs assez drôles, quoique prévisibles par instants. L’intérêt du long métrage tient au détournement des codes du patinage à des fins mercantiles et comiques, ce qui suppose une pleine compréhension de ladite discipline, portée par une mise en scène à l’unisson des figures et du mouvement des corps. Un divertissement à recommander !