Pierre Colombier réunit Raimu, Jules Berry et Fernandel, et c'est son seul mérite. Car, ni sa réalisation ni le scénario ne sont à la hauteur des interprètes. Ces derniers, chacun dans son registre, font pourtant un brillant numéro. Raimu et Fernandel en naïfs garçons de café marseillais et Jules Berry, en crapule pateline dont il a le secret, s'entendent à merveille au long de scènes qu'ils contribuent, par leur seul talent, à détourner de la médiocrité du nanar.
De Marseille à Paris, Fernand et Jules se laissent séduire par les belles paroles de l'aimable Vachette et, plus ou moins malgré eux, se font les complices d'un combat de boxe truqué.
Cette petite intrigue tirée par les cheveux constitue l'essentiel du sujet et se traine en longueur. Elle n'a aucun autre intérêt que le quiproquo qui fait de Fernandel
un champion de boxe américain.
Auparavant, Fernandel aura triché dans une course automobile et gardé les buts d'une équipe de foot de la Canebière. Voilà qui explique le titre.
Mais les situations comiques ainsi que la mise en scène sont fort passables. Il faut voir avec quelle désinvolture Colombier filme l'invraisemblable match de foot entre Canebière et Montmartre. Encore une fois, le film n'est sauvé que par le métier et la connivence des comédiens.