Après avoir visionné des productions carabinées comme Sans retour, 48 heures et surtout Les Guerriers de la nuit, j’attendais beaucoup de cette septième réalisation du réalisateur Walter Hill, connu pour ses films aux allures de western. Du rock, du cuir, des motards, un héros solitaire, du gun fight, on avait tous les ingrédients qu’il fallait pour nous concocter un super film d’action exemplaire, comme on pouvait en voir pendant les années 90. Le long-métrage débute sur une séquence très bien menée d’un concert rock, avec une chanteuse au charme irrésistible et aux formes attirantes, avec une ambiance hyper motivante. Ensuite, on nous présente le héros principal qui est un soldat aguerri et son acolyte bagarreuse, juste après le kidnapping impitoyable de la chanteuse. Rien d’exceptionnel jusque-là, c’est le schéma narratif habituel d’un film d’action.
Et cette belle image est toujours confirmée par une grosse scène d’action musclée, entre le héros et les motards sur leurs bécanes. Jusqu’à maintenant, rien ne me décevait, je prenais un énorme plaisir à regarder cette œuvre cinématographique, c’est du Walter Hill tout craché. Mais après cette scène d’action, tout le potentiel du long-métrage descend à un niveau de satisfaction très bas. La chanteuse est sauvée en plein milieu du long-métrage et ce n’est plus une production de genre action mais carrément un film romantique à deux balles, avec une histoire molle et bourrée lamentablement de clichés. Je n’en revenais pas, tout ce que j’espérais de la production vient de se dissiper en quelques secondes. Je continue à visionner le film jusqu’à la dernière minute, en espérant trouver quelques chose de plus favorable et malheureusement, je dois dire que je suis assez déçu. Si la production a connu un échec cuisant à sa sortie, ça se comprend. En plus d’un scénario assez bizarre et trop léger dans son écriture, certains des personnages ne sont pas très convaincants.
Michael Paré manque beaucoup de charisme et Amy Madigan représente très mal la bagarreuse qu’elle aurait dû être, à mon image en tout cas. Diane Lane est ravissante dans son rôle de chanteuse et Willem Dafoe campe brillamment un méchant très viril et implacable. Ce dernier aurait pu faire des merveilles si son personnage était bien plus présent dans le film et surtout plus combatif avec le héros. Malheureusement, je ne sais pas trop ce que le réalisateur a tenté de faire. On retrouve pourtant le même style de violence urbaine et la même atmosphère anarchique à ceux de certaines productions du cinéaste. La mise en scène est bien gérée, la construction environnementale est bien inspirée à celle des villes américaines des années 50 et les scènes d’action, bien qu’elles soient mal découpées et peu nombreuses, sont très entraînantes. Alors qu’est qui s’est passé ? Problèmes financiers, scénaristes paresseux, manque de moyens techniques, problèmes relationnels avec les acteurs, j’aurais bien du mal à croire que c’était Walter Hill qui était derrière la caméra. Cela ne ressemble pas beaucoup à ce qu’il nous avait déjà proposé. Cela dit, la production reste sympa à voir mais j’ai un peu de mal à encaisser ce que je viens de voir. 6/10
Bonnie, t’as l’heure ?