Depuis les Guerriers de la nuit sur l'univers des bandes de quartiers, Walter Hill nous a habitué à une violence urbaine très crue ; ici, elle est décuplée, surtout dans le combat final. Avec son punch coutumier, le réalisateur réussit la description réaliste d'un monde de la nuit peuplé d'une faune étrange de marginaux, de camés, de punks et de cinglés, avec un minimum de bla-bla et un maximum d'efficacité, à l'aide d'images clippesques (les baisers sous la pluie, les néons aux couleurs nocturnes).
Au rythme d'une musique rock signée Ry Cooder, Hill pose les vrombissements des moteurs et embraye sur les trépidations du rock ; le film est comme un vidéo-clip au rythme speedé et au montage cut dans une atmosphère de western urbain. Le casting est excellent, Michael Paré est un acteur un peu oublié aujourd'hui qui a eu sa petite heure de gloire dans les 80's, il incarne un justicier solitaire et taciturne, Diane Lane, Amy Madigan, Bill Paxton ou l'étonnant Rick Moranis, plus habitué aux comédies, sont de bons soutiens, mais c'est Willem Dafoe, tout de noir cuiré, caoutchouté et gominé, qui y révélait sa "gueule" taillée à coups de serpe dans le rôle d'un chef de loubards motorisés. Un film sans prétention, sorte de version des "Hell's Angels" façon années 80, réalisé avec efficacité par Walter Hill qui bien qu'utilisant un scénario ayant un goût de déjà vu (le film rappelle un peu L'Equipée sauvage en plus moderne), a crée un monde en référence aux mythes de sa jeunesse et de sa propre culture populaire.