La petite boutique des horreurs.
Il fallait des testicules de Mamouth pour oser faire un film d'horreur mettant en scène... des plantes chantantes! Malgré un tel pitch de départ, le film reste assez sérieux dans les grandes lignes à condition de se laisser prendre au jeu.
Le scénario est plutôt bien fichu. Tout ce qui fait défaut en général dans ce type de production est ici évité; par exemple, si les protagonistes ne quittent pas les lieux au plus vite, c'est parce qu'ils n'ont pas le choix. Les personnages sont plutôt intelligents. L'on notera que seul le héros est construit selon un caractère simple: le petit scout qui sait se débrouiller. C'est utile, mais en même temps ça agace ses amis... car lorsqu'on propose d'amputer la jambe de quelqu'un pour qu'il se sente mieux... dur dur de convaincre tout le monde.
La mise en scène est plutôt sympa et arrive à faire des plantes un monstre terrifiant; le réalisateur parvient à effrayer malgré que la majorité du film se passe en plein jour. L'astuce, en fait, réside dans le fait que l'horreur ne provient pas uniquement des plantes mais bien des jeunes gens eux même; en effet, lorsque la fameuse scène d'amputation arrive, ce qui fout les boules c'est que c'est un geste logique et consenti par tous: le gore est l'échapatoire le plus sensé à ce niveau. Mais pas dans un genre à la Saw: ici la torture est nettement plus subtile (on évitera d'ailleurs le terme de torture porn), d'autant plus que les protagonistes se sont eux même mis dans la mouise et sont donc responsable de tout ce qui leur arrive.
Les acteurs sont assez bons. Le barbu est le moins intéressant, le moins mis en valeur. Apparemment, dans le livre dont le film est tiré (je ne l'ai pas lu) c'est bien ce second jeune homme qui voit son corps abriter les plantes... sans doute le metteur en scène a voulu inverser son rôle avec celui de sa copine afin de donner à cette dernière un rôle plus important, plutôt que de devoir répéter le schéma de l'héroïne mais version blonde.
Bref, dans un climat où les films d'horreur sont soit des remakes, soit des mocumentaires, ça fait du bien de (re)voir un métrage du genre fait à l'ancienne, avec en prime un travail sur la psychologie des protagonistes. A voir.