Une saison en Arménie
Douillettement installé sur mon lit je me projette, ô joie de l'internet et du cinéma, dans une transhumance au cœur des montagnes arméniennes. Rien de confortable pourtant dans ce documentaire...
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le 25 févr. 2020
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Douillettement installé sur mon lit je me projette, ô joie de l'internet et du cinéma, dans une transhumance au cœur des montagnes arméniennes.
Rien de confortable pourtant dans ce documentaire. Dans un paysage tout en verticalité le labeur écrase et chacun des plans illustre la dureté de la vie de ces bergers, confrontés à une nature hostile. Cependant ce n'est en aucun cas une injonction à l'apitoiement. A travers des scènes dont s'échappent des vapeurs oniriques, le corps des hommes, cramponnés à leurs bêtes, happés dans le fracas d'une cascade ou d'une avalanche, semble s'unir aux éléments.
L'omniprésence d'une nature éternelle rend difficile la situation de l'action dans le temps. Hormis la brève apparition d'un camion, la modernité paraît avoir buté sur les parois du Caucase. Les images sont suspendues dans un lent écoulement des années et la vie de ces hommes est réglée sur un cycle perpétuel, celui de l'immuable retour des saisons (de Vivaldi en l’occurrence qui rythment le cour-métrage et magnifient les images) et des cérémonies. Face à un monde moderne régit par la mobilité et le changement immédiat cette fixité interpelle.
Artavazd Péléchian nous fait découvrir l'autre à travers des instants de poésie. Il en transparait une altérité radicalement différente dans son rapport au monde et au temps, diamétralement opposée à la vie urbaine et moderne. Cette incompatibilité n'est pas sans rappeler le destin tragique du Dersou Ouzala d'Akira Kurosawa. L'Arménie et ses bergers ne m'ont jamais parus si proche et si distants à la fois.
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le 25 févr. 2020
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