Les salauds réussit la performance de faire le grand écart entre le très raté et le très réussi, j’aurais pu mettre 4 ou 8. Du coup je ne me mouille pas, je reste à mon classique 6.

D’un côté, on doit subir les classiques du cinéma d’auteur français pompeux à souhait. Des plans fixes en veux-tu en voilà, des dialogues, en veux-tu pas en voilà pas etc… Bon, je m’attendais un peu à subir ce genre de scène -film avec Vincent Lindon oblige-, mais là, il y des moments où ça dépasse un peu les bornes. On voit Chiara Mastroianni amener quatre (je dis bien quatre) fois son gosse à l’école, alors que ces scènes sont vraiment peu dignes d’intérêt voire complètement inutiles. On a le droit aussi au petit lot de plans un peu mystérieux mais qui se veulent surement canons. Exemples choisis : Vincent Lindon atterré face à un tas d’une cinquantaine de paires de talons aiguille ; ou encore une main sur un canapé rouge souillé.

De l’autre, on a à la fois la musique, qui comble étonnamment ces mégas blancs sans dialogues qui est plutôt réussie et bien dosée. La part sombre du film m’a bien plu aussi, même si on frôle l’exagération (limite risible) par moments (les épis de maïs, je m’en serai passé). Le paroxysme musique/ambiance noire étant atteint lors d’une séquence vers la fin du film dans une voiture ou la tension est franchement palpable. Le scénario est aussi assez bien pensé, découpé en deux axes, et ne prend pas le spectateur pour un crétin en distillant ses infos au fur et à mesure sans donner trop rapidement toutes les clefs.

Donc du coup, si on ne va pas le voir à une séance de 22h (trop de risque de s’endormir), si on n’est pas trop déprimé avant d’y aller (trop de risque de se coller une balle en sortant), si on n’est pas trop sensible (trop de risque de vomir –c’est franchement glauque par moments, l’interdiction -12 est pas là par hasard-), si on n’est pas lasser de voir une femme qui emmène son enfant à l’école (trop de risque de péter un câble la quatrième fois), alors (et seulement alors) Les salauds peut s’avérer être une bonne surprise.
yhi
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le 9 août 2013

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yhi

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