Des élèves de SEGPA se font virer de leur établissement et finissent (à leur grande surprise) par intégrer un prestigieux collège. Mais ils ne vont pas tarder à découvrir que le Principal ne les avait pas accueillis pas charité mais uniquement pour obtenir les aides de l’État…
Les frères Boughéraba adaptent sur grand écran leur propre websérie éponyme qui a rencontré un important succès sur internet (les vidéos oscillent entre 5 & 11 millions de vues chacune). Ils reprennent les éléments principaux et les transposent au cœur d’une intrigue étirée et prodigieusement abrutissante.
Comme son titre l’indique, on se retrouve avec une bande d’élèves scolarisée en SEGPA (acronyme de Section d'Enseignement Général et Professionnel Adapté) qui se retrouve dans un nouvel établissement où bien évidemment, ils ne passeront pas inaperçus. Ils y sont dépeints comme étant des demeurés, ils passent tous pour des crétins finis à la pisse, voir des déficients mentaux irrécupérables. Mais rassurez-vous, la morale bienpensante n’est jamais bien loin, après avoir crachés sur les SEGPA pendant les ¾ du film, l’honneur est sauf et leur statut est réhabilité avant le générique final.
Durant plus de 90min, c’est le nivellement de l’humour par le bas où les clichés sont aussi lourdingues que le (non)jeu des acteurs (chacun en prend pour son grade : les geeks, les puceaux, les homos, …), sans parler des personnages ultra-stéréotypés et la grand-mère portée sur le cul (on se bidonne ! :ironie:) et des vannes racistes. Le reste n’est qu’une accumulation de sketchs pathétiques. Ce qui fonctionne sur des vidéos de courtes durées sur le web n’est pas forcément le cas une fois transposée sur grand écran, comme c’était déjà le cas plus récemment avec Les Vedettes (2022).
Une comédie destinée aux 15/18ans qui, je l’espère, ne se bidonneront pas (faut-il rire d’une scène scatophile où un étudiant se retrouve avec sa propre merde dans un sac en plastique ? Si la réponse est oui, il serait temps que vous alliez consulter). A aucun moment (aucun !) le film ne parvient à nous faire esquisser le moindre sourire, ne serait-ce qu’un rictus. Non seulement les dialogues et les situations sont pathétiques mais même ses interprètes finissent par en devenir gênants.
Coproduit (entre autres) par Cyril Hanouna, qui avait déjà misé sur une précédente websérie, à savoir Les Déguns (2018), une purge sans nom. Constater que "Darka Movies" participe au financement d’un tel film fini par ne plus être surprenant.
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