Olivier Dahan aurait pu faire du turbot, mais il se contente de faire une sardine.
J'ai honte mais c'est comme ça, je ne déteste pas, et je n'arrive pas à détester "Les seigneurs". On ne peut pas dire non plus que j'aime, non. Mais les charmes de ce film franchouillard ont soufflé sur moi, et ont agi en bien.
Certes, on était en droit de s'attendre à mieux, au vu du pitch, du casting, et du soi-disant réalisateur confirmé Olivier Dahan( qui n'a toujours rien confirmé) aux manettes. Mais heureusement, Olivier Dahan n'est pas Gérard Krawczyk, et sa réalisation, peut-être pas au top, est loin d'être catastrophique. On note quelques effets de mise en scène bien sentis, et quelques bonnes idées scénaristiques. Côté casting, les mauvaises langues diront que JoeyStarr se caricature lui-même, restant ainsi dans son registre et n'apportant rien, que Franck Dubosc reste aussi dans son registre et n'apporte rien non plus, que Gad Elmaleh en fait trop, et que Omar Sy ne sert à rien. Eh bien moi je dis que ces mauvaises langues n'ont sans doute pas tort, mais qu'elles feraient mieux de se taire, car tout ce qui peut être reproché àa ce niveau là sert justement le film et le tire vers le haut, et le tire vers le haut. Il y a en plus Jean-Pierre Marielle, qui nous gratifie de sa présence.
De plus, même si on a droit à un gloubi-boulga scénaristique, abordant tous les thèmes, que ce soit les dérives du foot et des footballeurs, le social, l'alcoolisme, la corruption, les paris sportifs (drôle de hasard avec l'affaire du match truqué de Montpellier au Handball qui éclate en même temps que la sortie du film), les valeurs populaires, le tout avec son lot de clichés (les bretons en prennent un coup), on se prête au jeu et on apprécie un peu.
"Les seigneurs" était un beau projet. Le résultat n'est pas aussi jouissif que "Shaolin Soccer", mais on se contentera de ce que l'on a.