Le genre "Film de guerre" tenait à coeur de l'auteur Stanley Kubrick, celui-ci a traversé la filmographie du génial réalisateur. Mais à chaque fois, sous couvert de raconter un récit guerrier, Kubrick transcendait ceux-ci car ici avec Les Sentiers de la gloire il ne s'agit pas d'une oeuvre sur un quelconque héroïsme ou sur des exploits martiaux. Ce film après une introduction dans les appartements de généraux méprisables d'ambitions, nous plonge dans l'enfer des tranchées de façon qu'on avait rarement vu à l'époque (hormis peut-être chez Milestone avec À l'Ouest, rien de nouveau en 1930), plusieurs scènes de combats assez courtes mais percutantes avant que le récit ne se transforme pour traiter du véritable propos de ce long-métrage. Ce propos est l'inhumanité de cette Première Guerre mondiale et en particulier des officiers, on découvre le mépris envers les soldats, considéré comme de la chair à canon, comme des objets pouvant être sacrifié sur l'autel de la gloire personnelle. Il s'agit au final d'une virulente attaque envers les hommes de guerre contre les institutions militaires, ceux qui ont fait massacrés des millions de personnes pour des querelles aristocratiques et patriotiques, c'est pour cela que ce film a été si longtemps interdit en France. La mise en scène est formidable, avec du mouvement, des compositions millimétrées. Kirk Douglas trouvait là un rôle formidable à défendre, il est génial en colonel humaniste tout en colère retenue.