Les Sentiers de la gloire par Selenie
Après les très belles réussites "Le baiser du tueur" (1954) et "L'Ultime Razzia" (1956) Stanley Kubrick signe son premier réel chef d'oeuvre, annonciateur d'un esprit antimilitariste et exposant au monde sa propre vision de la folie des hommes que confirmeront les filmographie exceptionnelle du maitre... Pour ce film Kubrick reçut le soutien sans faille de l'acteur-producteur Kirk Douglas, qui se souviendra alors de lui pour remplacer Anthony Mann sur le tournage futur de "Spartacus" (1960). Le film est inspiré de faits réels survenus dans l'armée française en 14-18 (mais par ricochet pas que...) et tiré du roman "Elegy" de Thomas Gray d'où on note la citation tristement belle : "Les sentiers de la gloire ne mènent qu'à la tombe"... Si le film commence comme un film de guerre il se termine comme un film judiciaire avec le cheminement effroyable de la logique militaire et partisabe broie les hommes aveuglément (ou presque !). Quelques erreurs font sourire comme le fait que "objection" ou "présentez, armes" n'ont jamais existé en France, que certains matériels de soldats soient anachroniques... Des détails au vu de la portée de ce film, de la justesse du propos, de l'importance du sujet et surtout de la puissance émotionnelle du film ; la fin prend au tripe et le frisson décoche la larme à l'oeil. Par contre, plus politiquement, tenons à précisons que la France en tant qu'état n'a jamais censuré le film ! Réputation et rumeur erronée, si des associations d'anciens combattants ont fortement protesté ce n'est pas la France mais les producteurs eux-même qui décidèrent de ne pas le distribuer pendant 18 ans, cédant sous l'ampleur des protestations... Néanmoins, il n'en demeure pas moins que ce film est un monument du cinéma, un chef d'oeuvre incontestable qui offre en prime une dimension pédagogique non négligeable.