"Les sentiers de la gloire ne mènent qu'à la tombe", Thomas Gray.
La guerre est le thème le plus souvent abordé par Stanley Kubrick, lui qui pourtant s'est essayé à quasiment tous les genres. Et c'est avec "Les Sentiers de la gloire" qu'il aborde pour la deuxième fois ce thème.
Et pour ce deuxième essai, Kubrick s'en sort plutôt bien et parvient à contenter les spectateurs que nous sommes. Dans ce film, le futur réalisateur de "Shinning" ne va pas nous offrir un film avec de grands affrontements sanglants, des soldats qui se tirent dessus et s'affrontent à mains nues dans la boue et les viscères. Non, dans ce film, Kubrick va se concentrer sur un aspect plus "politique" de la guerre, loin du no man's land. On va suivre le parcours d'un colonel lors de la Première Guerre mondiale qui va recevoir l'ordre de mener l'assaut contre les allemands pour prendre une position stratégique appelée "la fourmilière" bien que cela semble très compliqué. Sauf qu'au moment d'attaquer, une partie de l'escouade, voyant leurs camarades tomber comme des mouches devant cette "fourmilière", refuse d'y aller...
Là où le film impressionne, c'est par sa critique de la guerre, et plus particulièrement de ceux qui donnent les ordres sans jamais aller sur le front. Ces gens là ne comprenaient pas où se cachaient volontairement la vérité. Cette effroyable vérité de la vie abominable que menaient les soldats dans les tranchées. Ces soldats qui étaient purement et simplement envoyés à l'abattoir par des hommes pour qui seul la victoire comptait. Et lorsque les soldats n'obéissaient pas, les hauts gradés les punissaient de ne pas être aller se faire tuer (chercher la logique...). Kubrick va profiter de ce film, qui est l'adaptation d'un roman éponyme, pour critiquer la justice martiale instaurée pendant la guerre pour juger les soldats. Il nous livre alors une grande œuvre dramatique, où de nombreuses conséquences et absurdités de la guerre sont exposées, notamment l'impact d'une telle barbarie et idiotie sur la vie de pauvres innocents.
"Les Sentiers de la gloire" est donc l'une des premières œuvres de Kubrick et également l'une des meilleures. Il réitérera cette performance mais en mieux avec "Full Metal Jacket" qui sortira précisément 30 ans plus tard.