Vulgaire remake sur papier, très bonne surprise en vrai

Au risque de me faire traiter de tous les noms je n'ai pas vu l'original, du moins pas au point de m'en souvenir dans les moindres détails.


Au risque de me faire traiter de tous les noms, j'éprouve un plaisir non-coupable pour les films de M. Fuqua (blagueurs scatophiles s'abstenir merci), qui, à part Training Day, sont quasiment bien tous des plaisirs coupables - avec un petit je-ne-sais-quoi qui les place au-dessus de la moyenne.


Au risque de me faire traiter de tous les noms, je n'ai pu m'empêcher d'esquisser un sourire en constatant que la touche de couleur apportée à cette version 2016 a le mérite de très bien fonctionner, tout en respectant les standards actuels d'Hollywood


Entre un Afro, un Asiatique, un Latino et un Amérindien, je vous laisse deviner pour lequel on s'offusquerait le moins si son personnage - qui se résume bien évidemment à la communauté qu'il représente - venait à mourir dans le film.


Au risque de me faire traiter de tous les noms, j'ai passé un très bon moment devant ce film. Je dirais même plus mes chers Dupond et Dupont, j'ai bien failli aimer ce film.


The Magnificent Seven prend magnifiquement à contrepied la sempiternelle et écœurante recette d'Hollywood (on te gave de bandes-annonces puis on t'affame avec le film, si tant est que ce dernier ne te fasse pas vomir entre-temps) au sens où il se montre généreux tout en conservant une formule simple. De la résurrection du bon vieux western (cow-boy solitaire faisant taire tout le monde dès son entrée dans le saloon, impasse mexicaine riche en poudre et en flèches dans les rues d'une ville-fantôme, haricots rouges au coin du feu, chevauchées sur fond de soleil couchant...) à la réalisation soignée, en passant par des cascades spectaculaires (Denzel flinguant en plein galop avec un seul pied dans l'étrier, waouh !) et des fusillades qui n'ont pas à rougir face à un Django Unchained, le film est un pur régal pour terminer la semaine.


Divertissement avant tout et hélas assez prévisible, le film est loin d'être parfait. Toutefois, là encore, il y a compensation: le méchant, par exemple, s'il n'est pas Eli Wallach, représente un danger bien réel pour les pauvres habitants et plus tard pour les héros. Nos sept lascars, quant à eux, prennent rapidement les choses en main et font preuve d'un charisme et d'un charme opérant en toute occasion (on retrouve notamment cette attitude "cool", cet esprit de camaraderie ainsi que cette insouciance face au danger qui faisait déjà des siennes dans King Arthur), même si l'on regrettera le traitement inégal voire caricatural de certains :



  • Chris Pratt, bien conscient de son titre de nouveau play-boy d'Hollywood, joue des cartes et des colts avec une dextérité et une prétention qui divertit et insupporte à la fois.

  • Ethan Hawke et Vincent d'Onofrio tirent leur épingle du jeu mais voient l'intérêt que suscitent leurs personnages injustement éclipsé pour les besoins d'un scénario honteusement sélectif.

  • Les trois autres (tels qu'évoqués plus haut) donnent surtout l'impression d'être là pour respecter le quota de minorités présentes dans un blockbuster, même s'ils ont de la gueule (surtout l'Indien).


De son côté, Denzel Washington, partenaire de longue date d'Antoine, en impose comme à son habitude dès son entrée en scène, et ce jusque qu'à un affrontement final ayant un arrière goût de déjà-vu (mais néanmoins délectable). Quant à la gente féminine, représentée par la charmante Haley Bennett, l'on peut dire qu'elle s'en sort avec tous les honneurs sans pour autant se contenter d'un sempiternel argument pour féministes, pour une fois.


En définitive, au contraire de tous ces blockbusters ayant l'audace de se vendre bien au-dessus de leur valeur, The Magnificent Seven aurait pu figurer parmi les meilleurs films de l'année si ses ambitions avaient été placées plus haut.


A quand le Director's Cut ?

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le 31 oct. 2016

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reastweent

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