Du chanbara au western il n’y a qu’un pas, et ce bien ce qu’ont compris John Sturges et ses équipes en s’attaquant au remake de Les Sept Samouraïs de Kurosawa. Et ce pas, il est habilement effectué, quand bien même le rendu final est loin de l’impact émotionnel de l'œuvre originale.
Face au pragmatique Calvera, une bande se dresse, chacun motivé par des raisons propres. Ainsi se s’allient le moraliste, le cupide, le lâche, le déserteur en cavale, le jeune qui cherche à faire ses preuves, celui qui s’ennuie et recherche un défi, et celui qui cherche une autre vie et voit en ce combat une issue possible pour troquer le colt contre la houe.
Mais c’est finalement le désir de rédemption qui unit tous ces personnages, prêts à se sacrifier sans gain matériel à la clé. Une bravoure qui finit par unir les paysans indécis face à la perspective de la mort.
Si le casting est démesuré, et que la musique d’Elmer Bernstein est une des plus belles du médium, The Magnifcent Seven semble un peu désuet dans ce qu’il raconte et ce qu’il montre. Il passe après bien des sommets du genre et peine à renouveler les enjeux, et avant un renouveau qui va déferler via les influences européennes puis le Nouvel Hollywood.
Sorte de chant du cygne du western classique, un film transitoire qui enterre les légendes guerrières pour laisser la place aux paysans, au commun des mortels qui viendra peupler le renouveau du genre dans les années suivantes. Un corbillard de luxe numéroté du sept, chiffre évocateur du cycle abouti, du couronnement divin au septième jour de la création (les jours de la semaine, les années qu’il fallut à Salomon pour achever son temple, le nombre de vertus théologales et cardinales, les paroles de Jésus sur la Croix…). La boucle est bouclée.