Les 7 Samouraïs c’est 3h30 d’un cinéma qui n’a aujourd’hui plus sa place sur l’échiquier de la production. Il est le reflet d’un cinéma pas encore industrialisé qui n’avait pas pour but premier la rentabilité, le réalisateur pouvait alors tout à fait se permettre de faire durer son intrigue plus de 3h, sans précipitation, à sa guise et le tout sur un rythme extrêmement lent…allez donc proposer ça Hollywood... Pourtant c’est cette lenteur qui donne au film toute sa saveur. Une lenteur qui se retrouve dans bien sûr dans le combat entre paysans et bandits mais surtout entre l’homme et sa nature égoïste, principale menace à la pérennité du village... La longueur du film laisse d’ailleurs le temps au spectateur de se positionner à la place de l’un de ces samouraïs aux caractères autant distincts que respectables. D’ailleurs, tout leur héroïsme découle de leur manière d’appréhender le combat : mourir ou ne pas gagner. Le grand samouraï ne gagne aucun combat puisqu’il se bat toujours pour autrui, c’est un véritable philosophe occupant une place toute particulière dans une société japonaise encore particulièrement peuplée par des paysans avares de leur être. Kurosawa mène une intrigue assez simple, mais tout à fait épique, qui laisse le temps de profiter d’images minutieusement tournées (pendant plus d’un an !) qui ouvrent le champ de la réflexion. Bref un des films les plus aboutis du cinéma.