"Les Sept Samouraïs" compte sans doute parmi les films les plus célèbres de Kurosawa, mais constitue aussi l'une de ses réussites majeures : dans cette vaste fresque aussi épique dans le mouvement d'ensemble que subtile dans le détail, les numéros d'acteurs importent moins que l'opposition entre des personnages représentant des castes sociales bien distinctes.


La triade bandits / paysans / ronins - c'est-à-dire des samouraïs mercenaires - est au coeur de l'équilibre dramatique du film, et se trouve tout entière résumée dans le personnage interprété par Toshirô Mifune avec un panache inégalable. A cette richesse psychologique répond une cinématographie d'une élégance suprême, jamais tape-à-l'oeil et pourtant inoubliable, tant la fluidité de la caméra de Kurosawa semble se calquer sur celle des éléments naturels, omniprésents.


Il faut absolument se laisser emporter, puis séduire, par cette chronique très humaine de la lutte d'un village plutôt lâche contre des bandits : le recrutement des samouraïs et la rencontre des amants dans la nature en fête restent pour moi parmi les plus sublimes moments de cinéma de ma vie de cinéphile...


[Critique écrite en 1999]

Créée

le 28 janv. 2015

Critique lue 485 fois

8 j'aime

3 commentaires

Eric BBYoda

Écrit par

Critique lue 485 fois

8
3

D'autres avis sur Les Sept Samouraïs

Les Sept Samouraïs
guyness
9

Les sept s'arment ou raillent

Sept des plus grands -enfin connus- réalisateurs sont réunis dans une salle à la demande de l'association de tous les grands studios que compte la planète. L'enjeu est simple. Réussir le plus beau...

le 16 juil. 2013

271 j'aime

66

Les Sept Samouraïs
Chaiev
9

Le temps, et tous les droits

"Et en plus ça n'a pas pris une ride" concluait l'autre jour quelqu'un rendant un hommage vibrant à "Shichinin no samourai". Toute l'absurdité de ce lieu commun m'a sauté au visage aujourd'hui face...

le 10 juil. 2013

220 j'aime

46

Les Sept Samouraïs
Sergent_Pepper
10

Ecran total

[Série "Dans le top 10 de mes éclaireurs" : Northevil, TheBadBreaker, Confucius & Gwimdor] Quand on s’attelle au chef-d’œuvre d’un des plus grands cinéastes de l’histoire, l’humilité et la fébrilité...

le 11 janv. 2015

141 j'aime

37

Du même critique

Les Misérables
EricDebarnot
7

Lâcheté et mensonges

Ce commentaire n'a pas pour ambition de juger des qualités cinématographiques du film de Ladj Ly, qui sont loin d'être négligeables : même si l'on peut tiquer devant un certain goût pour le...

le 29 nov. 2019

205 j'aime

152

1917
EricDebarnot
5

Le travelling de Kapo (slight return), et autres considérations...

Il y a longtemps que les questions morales liées à la pratique de l'Art Cinématographique, chères à Bazin ou à Rivette, ont été passées par pertes et profits par l'industrie du divertissement qui...

le 15 janv. 2020

191 j'aime

115

Je veux juste en finir
EricDebarnot
9

Scènes de la Vie Familiale

Cette chronique est basée sur ma propre interprétation du film de Charlie Kaufman, il est recommandé de ne pas la lire avant d'avoir vu le film, pour laisser à votre imagination et votre logique la...

le 15 sept. 2020

190 j'aime

25